Et si cette année c’était le PSG qui allait infliger une remontada au Bayern Munich ?

L’an dernier, après l’élimination du Paris Saint-Germain face au Real Madrid, mes collègues s’amusaient à imaginer le scénario de la future remontada que subiraient les Parisiens en Ligue des champions. Avec un mercato hivernal abyssal et l’annonce du forfait de Kylian Mbappé, la nouvelle désillusion parisienne semble se dessiner.

Pour se prendre une remontada, il faut être favori, et pour une fois, ce n’est pas le cas du PSG. Dans mon livre, c’est le club de la capitale qui en inflige une au Bayern Munich. Je vous explique comment.

Mbappé le traumatisé

On pardonne, mais on n’oublie pas. Tout le monde se souvient de l’occasion manquée de Kylian Mbappé lors de la finale de Ligue des champions 2020 face au Bayern. L’ADN PSG, c’est mettre du temps, beaucoup de temps, à se remettre d’un traumatisme. L’absence de Kylian n’est donc pas si terrible (je t’aime, Kylian, je ne crois pas un mot de tout ce que je viens de dire, mais je dois faire semblant).

En plus de ça, c’est désormais Yann Sommer le gardien titulaire du Bayern Munich. Pas besoin de vous rappeler le passif entre les deux joueurs (si jamais vous ne l’avez pas, j’ai trois indices : cinquième tireur, Suisse, Euro 2020).

Match aller

Mardi 14 février, c’est le retour de la Ligue des champions, la vraie. Pas de Saint-Valentin : les fans du PSG ont délaissé leur copine et s’apprêtent à connaître une énième désillusion, mais au fond d’eux, ils y croient un peu. C’est ça, la beauté du football : refaire sans cesse la même chose en espérant un résultat différent. Ah non, je me suis trompé… Ça, c’est la définition de la folie.

Les autres fans de foot, qui n’ont pas d’attache particulière avec le PSG, ont eux convié leur moitié pour regarder le match. C’est un grand moment, le Paris Saint-Germain va perdre. Quoi de mieux pour célébrer son amour ?

Le match commence et… le suspense ne dure pas longtemps. À la 15e et 17e minute, Eric Maxim Choupo-Moting climatise le stade en inscrivant un doublé. Qui d’autre que lui ? Mais le plus important n’est pas là. Depuis le début de la rencontre, les esprits s’échauffent entre João Cancelo et Lionel Messi. Le Portugais, fraîchement arrivé au Bayern, ne supporte pas le récent ascendant pris par Messi dans l’interminable débat pour le titre de GOAT.

86e minute : alors que le match semblait terminé, le septuple Ballon d’or file seul vers le but. João Cancelo fait le sprint de sa vie pour le rattraper. Arrivé à son niveau, le Portugais ne choisit pas le tacle, il préfère attraper Messi par le cou pour lui infliger un RKO. Durant la prise, on entend le Portugais crier : “PARA RONALDO !” Messi sort sur civière. On apprendra plus tard que sa colonne vertébrale est brisée. João Cancelo est quant à lui exclu. Il rejoint les vestiaires, sourire aux lèvres, heureux d’avoir vengé son ami et ex-coéquipier.

La faute donne un bon coup franc aux Parisiens. Incroyable mais vrai, c’est Renato Sanches qui s’apprête à le tirer. Le Portugais déclenche une frappe surpuissante qui rebondit si fort sur la barre transversale que la balle remonte tout le terrain. Leroy Sané, qui s’était préparé à contre-attaquer, réceptionne et inscrit le troisième but. Le Paris Saint-Germain s’incline 0-3 au Parc des Princes.

Match retour

C’est son heure, le chemin du roi. Alors que Messi et Mbappé sont forfaits, seul Neymar semble pouvoir sortir le PSG de ce traquenard. Après seulement cinq minutes de jeu, le Brésilien marche déjà sur l’eau et réussit à obtenir un penalty. Malheureusement, la faute provoquée par Thomas Müller a sérieusement blessé l’international brésilien qui est touché au 18e métatarse et se voit contraint de sortir sur civière. La soirée ne pouvait pas plus mal commencer pour le Paris Saint-Germain. Heureusement, ce penalty laisse entrevoir une porte de sortie. Sûr de lui, c’est Hugo Ekitike qui prend le ballon et transforme l’occasion. Le Bayern, confiant, continue de garer le bus et accueille sans broncher les vagues grises (couleur de l’horrible maillot extérieur du PSG). À la 78e minute, c’est une frappe lointaine de Marco Verratti (qui l’eût cru) qui transperce Yann Sommer et redonne espoir au club de la capitale.

Alors que le Bayern reste solide défensivement et que les espoirs du PSG s’amenuisent au fil des minutes, un hélicoptère apparaît au-dessus du stade. Le PSG mène 2-0, et il ne reste que quelques secondes à jouer. Un homme saute en parachute de l’engin. La caméra fait un gros plan. C’EST HAKIM ZIYECH, vêtu de l’ensemble du PSG. Il tient quelque chose à la main… C’est son contrat signé ! Dans un vacarme sans nom, le speaker prend la parole et annonce la sortie du numéro 6, Marco Verratti, pour l’entrée du numéro 77, Hakim Ziyech. Stupeur dans le stade, on pensait pourtant que le transfert avait capoté.

Sur la ligne des 6 mètres, Gianluigi Donnarumma s’apprête à dégager le ballon. Le portier italien envoie une chandelle vers Hakim Ziyech, qui continue sa descente. L’ancien des Blues arme sa frappe depuis les airs, un éclat bleu émane de sa jambe. C’EST LE FLUIDE D’AKILLIAN !!! L’international marocain déclenche une frappe surpuissante. Un fracas retentit dans le stade. La balle vient de passer le mur du son ! Elle troue littéralement les cages. Yann Sommer n’a même pas essayé de se mettre sur la trajectoire. Prolongation !

La rencontre est serrée, l’utilisation du fluide semble avoir pioché dans les ressources d’Hakim Ziyech qui est aussi carbo qu’Hatem Ben Arfa après une course vers l’avant. Il ne reste plus que quelques minutes avant la séance de tirs au but quand une musique se met à retentir dans le stade.

C’est le Maestro Kimpembe ! Forfait pour la rencontre, il s’est frayé un chemin depuis le public vers les ultras munichois et leur a volé l’enceinte. Incompréhension dans le stade, mais le match continue. C’est quand la caméra fait un gros plan sur Kylian Mbappé que tout le monde réalise ce qui est en train de se passer. Bien que blessé, le joueur se met à danser. Habité par la musique, il ne ressent plus la douleur. C’est le seul dans cet état-là. D’un coup, tout fait sens.

Kylian Mbappé est l’unique joueur présent dans le stade à avoir remporté la Coupe du monde 2018 aux côtés de Presnel Kimpembe (Pavard et Hernandez aussi, mais ils font capoter mon scénario, donc on va les oublier). Un lien spécial les unit, qui se traduit en musique. La prolongation a ajouté un changement supplémentaire : scénario incroyable, Christophe Galtier fait rentrer Kylian Mbappé, qui était tout de même inscrit dans le groupe par manque d’effectif. Le Maestro lance “Ramenez la coupe à la maison” de Vegedream. La suite, on la connaît : accélération, virgule, petit pont, frappe, Kylian Mbappé. Le Paris Saint-Germain élimine le Bayern Munich et se qualifie pour les quarts de finale.