Le football est devenu ennuyeux à regarder. Le constat ne date pas d’hier, mais avec cet Euro 2024 soporifique, il nous explose en pleine gueule. Des légendes de ce sport le reconnaissent et ne sont pas les seuls à presque rompiche avant la fin des 90 minutes.
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La légende brésilienne Ronaldo a avoué il y a quelques jours préférer passer 5 heures devant du tennis qu’une heure et demie devant du ballon rond. Son jeune compatriote Neymar avait déclaré aux journalistes en 2018 que le football devenait “ennuyeux”, après un match de Coupe de la Ligue à Rennes lors duquel ses gestes techniques alliés au chambrage n’ont pas plu à ses adversaires. Enfin, dernièrement, Marcelo Bielsa, l’entraîneur préféré de ton entraîneur préféré, a enfoncé le clou en affirmant en conférence de presse que “le football était mort”. Rien que ça.
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L’avis de ces sommités est-il à prendre pour argent comptant ? Évidemment que non, mais le fait est que leurs observations rejoignent celle d’une partie du public foot — dont le nôtre — qui se plaint d’un manque d’intérêt croissant pour le sport le plus populaire du monde. Dans les groupes WhatsApp, les discussions entre collègues ou sur les réseaux sociaux, quand le sujet du ballon rond arrive sur la table, des réflexions comme “c’était mieux avant” sortent vite, y compris chez des passionnés de la génération Z.
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Les raisons du déclin
Mais comment en est-on arrivés là ? Le déclin annoncé du football s’explique par plusieurs raisons. D’abord, le manque de créativité chez les joueurs offensifs : si les dribbleurs ne dribblent plus, la dimension spectaculaire diminue. Si le foot est un sport, c’est aussi un jeu. Le manque de gestes techniques est la conséquence d’un jeu devenu trop aseptisé, avec des cadres tactiques qui ont pris le dessus sur tout, créant parfois ce sentiment de voir des joueurs bridés sur le terrain. Ces footballeurs qui nous faisaient rêver jadis, qui sont-ils aujourd’hui ? À une époque, chaque grande et moyenne équipe comptait ou a compté dans ses rangs un joueur générationnel. Où sont passées nos icônes d’antan ?
Paradoxalement, un des méfaits du football moderne est sa profusion. Il y a trop de matches et de nouvelles compétitions qui peinent à passionner (coucou la Ligue des nations et la Coupe du monde des clubs). Trop de foot tue le foot. Ça, les instances ont du mal à l’entendre, quand bien même les principaux acteurs tirent la sonnette d’alarme. Enfin, on assiste depuis plusieurs années à une polarisation du sport, une concentration des capitaux et des intérêts compétitifs tournés vers les grands clubs et les performances individuelles. On ne jure que par la Ligue des champions, les Ballons d’or et le nombre de buts marqués, comme si le reste ne valait pas la peine d’être regardé.
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