Alors que la France continue de briller dans cette Coupe du monde de rugby, le XV de France a dû affronter deux terribles nouvelles : le forfait de Romain Ntamack et, plus récemment, la blessure au visage de son meilleur joueur, Antoine Dupont. Si le demi de mêlée a pu être opéré en urgence d’une ostéosynthèse – à savoir la pose de deux plaques sur le visage pour consolider l’os atteint –, des questions persistent sur la possibilité d’un retour pour les quarts de finale que la France jouera le 15 octobre prochain.
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Après plusieurs jours dans le flou et une batterie d’examens médicaux plus tard, on semble toutefois y voir plus clair. Selon le Midi Olympique et Rugbyrama, le joueur “a entamé une véritable course contre la montre pour tenter de rejouer” et devrait avoir un “rendez-vous cette fin de semaine avec un spécialiste pour envisager la réalisation d’un masque moulé sur son visage, en vue de sa reprise avec les Bleus”.
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Un retour masqué possible, toutefois à plusieurs conditions. Il faudra d’abord que la consolidation et la cicatrisation de sa fracture à la pommette soient effectives et suffisamment avancées, puis que World Rugby, l’organisme en charge de l’organisation de la compétition, accepte et valide le modèle de masque porté par Antoine Dupont. Car les règles en la matière sont très strictes : toute protection rigide est prohibée, y compris au visage. “Aucun joueur ne doit porter un équipement dont une quelconque partie a une épaisseur supérieure à 5 mm”, indique le règlement.
“Les matériaux rigides […] peuvent augmenter le risque pour le porteur ou les autres joueurs, coéquipiers ou adversaires. Cela signifie que les appareils tels que les protège-visages, les appareils auditifs, les prothèses et les moniteurs de fréquence cardiaque […] ne peuvent être portés pendant les matchs par aucun joueur.”
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Antoine Dupont pourrait donc porter un masque de protection, mais ce dernier devra impérativement être flexible, fin et malléable, afin de ne pas risquer de pouvoir blesser d’autres joueurs présents sur le terrain. “Oui, les masques en carbone sont interdits, mais tu peux demander une dérogation pour un autre matériel”, confiait au Midi Olympique l’ancien médecin du XV de France, Jean-Baptiste Grisoli. Mais dans un tel scénario, semblable à celui vécu par Imanol Harinordoquy quelques années en arrière, il faudra redoubler de créativité et d’ingéniosité pour se faufiler entre les règles et les exigences de World Rugby.
“Si l’épaisseur totale consiste en un matériau de rembourrage recouvert de tissu, l’épaisseur maximum de 5 mm mesurée doit comprendre la combinaison du rembourrage non comprimé et du tissu, mais celui-ci doit avoir une épaisseur maximum mesurée de 1 mm de chaque côté du rembourrage”, précise le règlement. Un casse-tête, littéralement.
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Un autre son de cloche se fait également entendre depuis quelques jours et l’annonce de la blessure d’Antoine Dupont : doit-il absolument jouer, quitte à mettre sa santé en danger au profit du divertissement et des enjeux de la compétition ? Olivier Magne, ancien joueur emblématique du XV de France, a été l’un des rares à prendre la parole à ce sujet. “Préserver l’intégrité physique des sportifs doit être une priorité absolue. La reprise possible d’Antoine Dupont en compétition me dérange et m’inquiète. La santé d’un homme n’a pas de prix, quel que soit l’enjeu de la compétition.”