Comment les Jeux olympiques de Paris pourraient aggraver “l’exclusion” sociale ?

Publié le par Konbini avec AFP,

© Bryan Turner/Unsplash

Le collectif Revers de la médaille alerte sur le danger de "l’exclusion" sociale causée par les JO à Paris, comme cela a été le cas ailleurs, à Vancouver notamment.

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Les Jeux olympiques de Paris risquent d’aggraver “l’exclusion” sociale des plus précaires, comme cela s’est vérifié lors de précédentes éditions, ont alerté lundi des associations et militants français et canadiens, à cinq mois des JO de Paris 2024.

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Les expulsions forcées de populations précaires (sans-abri, migrants en campements, travailleuses du sexe…), à l’approche de la grand-messe du sport, représentent le véritable “héritage social” des Jeux d’hiver de Vancouver (2010) et potentiellement celui des Jeux à Paris (26 juillet-11 août), ont estimé lors d’une conférence de presse commune à Paris le collectif Revers de la médaille, qui regroupe quelque 80 associations et ONG françaises, ainsi que des organisations canadiennes de défense des droits sociaux.

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Entre Vancouver et l’Île-de-France, “la scène de la rue est différente mais les pratiques en termes de harcèlement et d’expulsions sont très semblables”, a estimé Paul Alauzy, coordinateur chez Médecins du monde et porte-parole de Revers de la médaille, qui dénonce depuis plusieurs mois le “nettoyage social” de la région parisienne.

Quatorze ans après les Jeux d’hiver canadiens, “on est loin du compte en termes d’inclusion sociale” à Vancouver, “qui avait promis 27 000 nouveaux logements sociaux”, a rembobiné l’urbaniste Irwin Oostindie, membre de la délégation associative canadienne. “Il y a eu un marketing social mais, sur le terrain, on a plutôt assisté à un nettoyage, une oppression sociale”, a-t-il affirmé.

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Dans les années qui ont précédé, “il y a eu un processus de criminalisation dans les quartiers défavorisés, avec des amendes distribuées aux vendeurs à la sauvette, aux personnes traversant en dehors des clous, à ceux qui urinaient dans les espaces publics”, avec pour objectif de leur faire quitter les environs, a abondé l’historien canadien Nathan Crompton. C’est une situation qui rappelle celle de l’Île-de-France, ont souligné les acteurs français, en référence aux évacuations régulières de campements de migrants.

Les JO de Paris pourraient “aggraver l’exclusion sociale en Île-de-France”, ont estimé les organisations françaises dans un communiqué. C’est pourquoi ces associations vont demander au Comité d’organisation des Jeux olympiques (Cojo) d’instaurer un “fonds de solidarité” permettant de couvrir les besoins en matière de distribution alimentaire ou d’hébergement d’urgence, a repris M. Alauzy.

Sollicité par l’AFP, le Cojo a confirmé qu’il comptait recevoir ce collectif le 16 février mais n’a pas donné suite sur le fond. Fin janvier, la défenseure des droits Claire Hédon s’est “auto-saisie” du sort des sans-abri qui, à l’approche des Jeux, peut présenter un “risque pour le respect des droits et des libertés” des “indésirables”.

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