Comment le thé a déclenché une guerre diplomatique entre le Royaume-Uni et les États-Unis ?

Publié le par Robin Panfili,

© Unsplash/Sixteen Miles Out

La question de la "tasse de thé parfaite" reste un sujet très sensible.

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Si l’on connaît la rigueur des Italiens vis-à-vis de leur patrimoine gastronomique et de la pasta, que dire des Anglais et de leur thé ? Régulièrement, le Royaume-Uni trouve matière à élever la voix pour dénoncer des offenses que l’on ferait à son breuvage préféré. La dernière en date ? Une technique pour obtenir une “tasse de thé parfaite”, dévoilée par une scientifique américaine, qui a fait grand bruit – jusque dans les bureaux des diplomates britanniques et états-uniens.

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On rembobine les faits : dans un livre, Michelle Francl, professeure de chimie en Pennsylvanie, a partagé une “astuce” pour obtenir une tasse de thé “parfaite”. Celle-ci consisterait à ajouter une pincée de sel dans la tasse avant de la servir. L’objectif est simple : réduire l’amertume grâce à la réaction chimique opérant dans l’eau bouillante et bénéficier de l’exhausteur naturel que nous offre le sodium. Pour arriver à ces conclusions, la scientifique américaine dit avoir pris les choses au sérieux et avoir potassé des dizaines d’études et textes anciens datant parfois de plus de 1 000 ans.

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Afin de ne pas risquer l’escalade, l’ambassade américaine au Royaume-Uni a publié un communiqué ironique pour tenter d’éteindre l’incendie : “Nous ne pouvons rester sans rien faire face à une proposition aussi outrancière qui menace le fondement même de notre relation privilégiée”, lit-on dans le texte. “Nous tenons à assurer à nos amis Britanniques que l’idée impensable d’ajouter du sel à la boisson nationale britannique ne fait pas partie de la politique officielle des États-Unis.”

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Mais, toujours sous couvert d’humour, l’ambassade américaine a finalement décidé d’en remettre une couche. Si, “lorsqu’il s’agit de thé, nous ne faisons qu’un”, celle-ci a par ailleurs précisé que “l’ambassade des États-Unis continuera à préparer le thé comme il se doit, c’est-à-dire au micro-ondes”. Un sacrilège pour les Britanniques qui n’envisagent rien d’autre que de chauffer leur eau à la bouilloire ou à la casserole. Quant à la scientifique américaine à l’origine de cette petite tempête diplomatique, elle a aussi pris la parole : “Qui aurait pu deviner que mon livre sur le thé provoquerait une telle tempête, que l’ambassade américaine aurait dû intervenir ?” a-t-elle dit. “Ajoutez ce grain de sel et préparez ce thé au micro-ondes et voyez !”