Claquettes gate : From 5 euros au marché to 60 euros sur Asos ! Gentrification vous dites ?

Publié le par Yasmine Mady,

"Franchement c’est trop culotté mdr. C’était 2 euros au marché de Vitry, j’avais les mêmes."

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On se souvient tous de ces claquettes à fleurs perlées très tendances dans les années 1990 à 2010 et spécifiquement dans les milieux populaires. On les portait l’été avec des débardeurs de couleurs superposés, un pantacourt, des bandeaux et perles aux cheveux, des créoles aux oreilles et supplément mèches de cheveux plaqués sur le côté pour les plus crazy. Tout ça pour rester en bas de la maison parce que comme l’explique Anissa, grande fan de ces claquettes : “Cette paire à partir du métro c’est mort. C’est pour l’intérieur ou pour rester en bas de la maison. Dès que tu vas trop loin, ç’est bizarre.”

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Si cette paire de chaussures est de nouveau au cœur des discussions, c’est qu’elles sont récemment réapparues sur un site de vente de vêtements en ligne pour la somme de 54 euros et 99 centimes. Non, vous ne rêvez pas. Cinquante-quatre euros et quatre-vingt-dix-neuf centimes. Ça méritait d’être écrit en toutes lettres pour l’Histoire.

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À l’époque (et aujourd’hui encore, d’ailleurs), ces claquettes se dénichaient dans les marchés pour moins de 5 euros. En témoigne une ribambelle de girlies révoltées qui se sont empressées de répondre à ma story alors que je dévoilais le nouveau prix exorbitant de cette sandale légendaire :

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“PTDR C’était offert avec la djellaba dans mon marché” ; “Franchement c’est trop culotté mdr. C’était 2 euros au marché de Vitry, j’avais les mêmes” ; “pouhahaha c’était 1 euro chez moi” ; “3 balles maaaaax au marché”, “MDRRR, mais ça coûte 2 euros au marché de Sarcelle je crie” ; ou encore “5 euros au marché de Cergy Saint-Christophe”.

Vous savez qui a encore frappé à la porte ? Monsieur Gentrification et son bras droit Monsieur Capitalisme ! Le problème de cette gentrification, c’est que bien souvent, elle exclut les premiers concernés de leur propre création ou tradition au nom d’un opportunisme capitaliste. Alors nécessairement, tout cela engendre de grandes frustrations et c’est le cas d’Anissa qui a souhaité témoigner :

“Cette paire, il y en a beaucoup au Maroc, avec une palette de couleurs monstrueuses. De base on aime trop les babouches, les pantoufles etc et là on est sur un truc merveilleux : c’est en tulle, l’eau et l’air passent, y’a des petites fleurs. C’est génial. J’ai connu ça en France et au Maroc, ça a toujours été présent, depuis que je suis née. C’était un peu  “la sandale du pauvre” ça se met surtout à l’extérieur ou en bas de la maison. Ça se trouvait au marché.  Un moment donnée je me suis mise à en choisir une couleur chaque été et la tuer pendant toute la saison. J’avais ma sandale dans ma valise et je ne mettais que ça. J’ai saigné les roses, j’ai saigné les vertes, j’ai saigné les bleus. Ma préféré c’est la rose parce qu’elle est plutôt rare *rire*. J’ai toujours vu ça comme mes sandales de Power Rangers. À l’ancienne ça achetait ça comme du pains. On en achetait en masse en mode c’est des sandales jetable. *rire*.  Le prix de 55euros sur ASOS c’est indécent, INDÉCENT.”

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Une stupéfaction partagée par des centaines d’internautes, en témoignent les réactions autour de ce tweet de @_cocolait qui a participé à lancer l’alerte.