Depuis le collège, je me réveille le matin grâce à une alarme. C’est un fait, ça bouge pas, ça a toujours été une petite sonnerie qui m’a sorti des bras de Morphée. À aucun moment j’ai douté de cette façon de faire. Mais voilà que débarque un collègue et ami, Abdallah, qui me dit qu’il se lève le matin sans l’aide de rien. Genre il fait confiance à son horloge biologique et aux jolis rayons du soleil qui viennent caresser son doux visage de bel homme. OK, frère, ça paraît pas mal, ton truc. Étant en recherche d’un rythme de vie plus sain et de plus de temps pour mes projets perso, j’ai décidé de tenter l’expérience et de couper mes quinze alarmes.
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Un réveil difficile
De base, mes réveils sont difficiles. Premier réveil à 8 heures, dernier réveil à 8 h 45, je traîne dans mon lit l’esprit déphasé, puis je lève mon cul à 9 heures pour être au taf à 9 h 30. Parfois, je me mets une déter et je suis prêt dès 9 heures. Bel exploit du mois, François, bravo. Chaque réveil est une galère, et j’ai l’impression que les cinq minutes gagnées entre chaque sonnerie sont aussi précieuses que l’eau le sera dans vingt-trente ans. Voilà le topo de départ, voilà d’où je pars lorsqu’un dimanche soir, le cœur battant, la goutte de sueur sur le front, une jambe sous la couette, l’autre à l’extérieur, je désactive toutes mes alarmes.
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Les premiers jours, la galère
Les premières nuits ne sont pas évidentes. J’ai l’impression que sans alarme, je vais me réveiller à 11 heures et lire un texto de mon N+1 me disant que je suis viré et qu’en plus je m’habille mal. Sévère, mais juste. Alors je me vois ouvrir l’œil à des heures absurdes comme 4 h 45 ou 6 h 02. Dès qu’il est 8 heures ou plus, je sors du lit pour débuter ma matinée. Je me sens fatigué, je me prépare en quelques minutes, puis j’erre sans but sur mon téléphone et je ne tire pas grand-chose de ce nouveau train de vie. Je prends au moins le temps d’aller au travail à pied, ce qui rend fière ma kiné.
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Le temps de prendre le rythme
Les semaines qui suivent deviennent plus faciles. Au fur et à mesure des jours, mon horloge biologique arrête de faire n’importe quoi et se cale sur un 8 heures qui me convient parfaitement. Comme l’été approche, je sens le soleil me câliner en cuillère (je suis la petite cuillère hihi), ce qui, j’avoue, rend l’exercice plus facile. Si j’avais misé sur mon horloge biologique en hiver par 2 °C, ça n’aurait pas été la même affaire.
Il n’est pas aisé de trouver des activités afin de remplir son temps libre. Faire du sport le matin me paraît impossible tant je suis habitué à escalader le midi ou le soir. Alors je profite de ce temps libre pour débuter une skincare routine et, surtout, reprendre mes projets d’écriture. Le péage est passé, ne reste plus qu’à accélérer sur la voie de gauche de l’autoroute du succès.
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Aujourd’hui, c’est la vida loca
Un mois après avoir effacé les alarmes de ma vie, je ne peux qu’établir un bilan positif. Je me lève à 7 h 30 comme une petite fleur. Skincare routine car je ne veux pas avoir la même peau qu’un camion poubelle. Étirements et exercices de mobilité car j’ai 33 ans et que je suis aussi souple qu’un camion poubelle. Poursuite de mes petits projets d’écriture car je souhaite toujours réaliser mon rêve.
Puis je vais au taf à pied, à vélo ou en métro. Ça dépend de mes envies. Les alarmes n’ont pas totalement disparu de ma vie puisque j’en mets quand je dois me lever avant 7 heures, genre pour prendre un avion. Et miser sur son horloge biologique pour se lever à 3 heures n’est pas encore un défi que je souhaite relever.
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En retirant les alarmes de mon quotidien, j’ai pu apprendre à me réveiller d’une meilleure manière et à ne pas me sentir attaqué par une horrible sonnerie chaque matin. Maintenant, ma journée commence bien avant ma journée de travail, et ce n’est pas négligeable tant j’ai envie de faire autre chose de mon quotidien à côté. C’est comme si j’avais gagné du temps de vie tout en dormant mieux.
C’est donc ça, devenir adulte ?