Les pluies persistantes qui tombent sur Paris vont-elles faire tomber à l’eau la compétition test pré-JO de natation dans la Seine ce week-end ? Après l’annulation de l’entraînement vendredi, toutes les autorités scrutent fébrilement la pollution du fleuve et la météo. Il faut dire que les cieux sont inhabituellement pluvieux depuis plus d’une semaine.
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Près de 104 millimètres de pluie se sont déversés, parfois en mode orage tropical, entre le 20 juillet et début août, selon la préfecture de la région Île-de-France. C’est précisément le scénario noir redouté par les organisateurs : les fortes pluies font déborder les égouts qui viennent souiller l’eau de la Seine.
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“Suite à de fortes pluies récentes à Paris, la qualité de l’eau de la Seine est actuellement en dessous des normes acceptables pour la sauvegarde de la santé des nageurs”, a ainsi expliqué jeudi soir la Fédération française de natation (FFN), qui a pris de concert avec la fédération internationale World Aquatics et “les partenaires de santé publique” la décision d’annuler la séance d’entraînement.
Cette épreuve de Coupe du monde de natation en eau libre, prévue samedi pour les femmes et dimanche pour les hommes, entre le Pont Alexandre III et le Pont de l’Alma et qui représente 10 km nagés en boucle, fait surtout figure d’épreuve “test” pour les JO de Paris dans un an.
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Analyses Escherichia coli
Le comité d’organisation des JO, la mairie de Paris, la préfecture de la région Île-de-France, les fédérations sportives, entre autres, sont penchés depuis des jours sur les analyses d’eau et les prévisions météo. Une réunion était prévue vendredi après-midi, et les fédérations internationale et nationale de natation en diront plus aux environs de 17 h 00.
Plusieurs options sont possibles : la tenue de la compétition samedi, son annulation, ou encore l’attente de nouveaux résultats qui pourraient être examinés dans la nuit de vendredi à samedi, a-t-on appris auprès de la FFN.
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La “dégradation temporaire de la qualité de l’eau”, selon la préfecture d’IDF, fait monter le taux le plus scruté, celui de la présence de la bactérie intestinale Escherichia coli. World Aquatics impose pour cette bactérie un taux inférieur à 1 000 UFC pour 100 ml pour que la compétition puisse avoir lieu.
Le 27 juillet dernier, se basant sur 42 prélèvements de juin et juillet, la préfecture d’IDF avait donné un feu vert de “principe” à la compétition de ce week-end ainsi qu’à celle du triathlon (17 au 20 août) dont la partie natation doit se tenir dans la Seine.
“Travaux achevés dans les prochains mois”
Jeudi soir, le comité d’organisation des JO, qui doit se servir de cette compétition pour roder parcours et équipements (pontons, bouées…), la mairie de Paris et la préfecture de la région Île-de-France assuraient dans un communiqué commun qu’à “un an des Jeux, la dynamique d’assainissement se poursuit avec l’achèvement des travaux les plus significatifs d’amélioration de la qualité de l’eau dans les prochains mois, en particulier pour faire face à ces événements météorologiques exceptionnels”.
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Car ces compétitions dans la Seine sont aussi des préludes aux futures baignades promises pour 2025 par la maire de Paris, Anne Hidalgo (PS), sur trois sites alors que la baignade y est interdite depuis 1923.
C’est pourquoi, parmi les chantiers de l’État et des collectivités en vue de ces baignades, figurent notamment des ouvrages comme le bassin d’Austerlitz, encore en construction, qui va permettre de stocker des eaux pluviales (50 000 m3), et fonctionner en 2024.
Pour l’épreuve olympique, les organisateurs ont prévu de longue date de pouvoir décaler les épreuves de deux ou trois jours, en cas d’orages et de fortes pluies.
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Discipline olympique depuis 2008, la natation en eau libre fait régulièrement parler d’elle. À Tokyo, à l’issue de l’épreuve test en 2019, les nageurs avaient protesté contre la qualité de l’eau de la baie de Tokyo, de surcroît surchauffée.
Aux JO de Rio en 2016, la perspective de nager dans la baie de Guanabara, elle aussi très polluée, avait aussi défrayé la chronique.