On ne verra plus Gianluigi Buffon sur un terrain de football, du moins pour défendre les couleurs d’un club professionnel. L’emblématique gardien de but, passé succinctement par le PSG mais qui a fait l’essentiel de sa carrière à la Juventus, a annoncé mercredi dernier qu’il mettait un terme à sa carrière, à l’âge de 45 ans. Passé pro en 1995, il clôture ainsi presque 30 ans de carrière, une longévité exceptionnelle à ce niveau puisque jusqu’à l’an passé, il évoluait encore en Serie B sous les couleurs de Parme, son club formateur.
Publicité
Publicité
Champion du monde en 2006, vainqueur de 10 championnats d’Italie, triple finaliste malheureux en Ligue des champions (2003, 2015 et 2017), sélectionné à 176 reprises avec la Squadra Azzurra, Buffon s’est maintenu à un très haut niveau de performance durant toute sa carrière, ce qui lui vaut de figurer parmi les tout meilleurs de l’Histoire à son poste. Mais où peut-on objectivement le placer ? C’est l’occasion pour nous de se lancer dans un classement (subjectif, mais pas trop) des plus grands gardiens de l’Histoire.
Publicité
#10. José Luis Chilavert (Paraguay)
Personnalité singulière, le Paraguayen doit sa place dans le top 10 à son talent, sa personnalité volcanique mais aussi sa spécificité, rare pour un gardien, d’avoir été un remarquable tireur de coups de pied arrêtés. En effet, avec 68 buts marqués durant sa carrière, Chilavert a longtemps été le gardien le plus prolifique devant la cage, avant d’être rejoint puis dépassé par le Brésilien Rogério Ceni. En dépit d’un court passage en Europe, à Strasbourg où il remportera la Coupe de France, Chilavert a surtout brillé en Amérique du Sud, où il aura gardé à 346 reprises le but du club emblématique de Vélez Sarsfield, en Argentine.
Publicité
#9. Peter Shilton (Angleterre)
L’héritier de Gordan Banks, devenu par la suite l’homme le plus capé de l’Histoire de la sélection anglaise (125 sélections), aura évolué pendant 20 ans avec les Three Lions, sans toutefois pouvoir lui permettre de remporter un titre majeur, contrairement à son prédécesseur, mais si son style aura moins marqué que celui de Banks, sa longévité et son palmarès parlent pour lui : 1 390 matches en carrière (record pour un professionnel), champion d’Angleterre (1978) et double champion d’Europe avec Nottingham Forest (1979, 1980), Shilton aura notamment pris part à trois Coupes du monde. Dont l’une, celle de 1986, à laquelle il sera éternellement associé comme étant le gardien “victime” de Diego Maradona dans ce quart de finale mythique contre l’Argentine.
Publicité
#8. Iker Casillas (Espagne)
Champion d’Europe à 19 ans tout juste, alors qu’il n’était installé dans les buts du Real Madrid que depuis quelques mois, Iker Casillas en est sorti 16 saisons et 725 matches plus tard, s’imposant lui aussi comme un modèle de précocité et de longévité. Très vite mature dans son jeu, capable de parades réflexes, régulier dans ses performances, et malgré sa “petite” taille pour un gardien (1,82 m), “San Iker” totalise plus de 1 000 matches en carrière, dont 167 joués pour la Roja, avec laquelle il a presque tout gagné. En effet, il fait partie des rares joueurs présents en 2008, 2010 et 2012 dans le groupe. Vainqueur de la Ligue des champions à trois reprises au total (2000, 2002 et 2014), il quitte le club Merengue après la victoire de la “Decima” comme dernier accomplissement avant de terminer sa carrière à Porto.
Publicité
#7. Oliver Kahn (Allemagne)
Dans le plus pur stéréotype allemand des années 1980-1990, Oliver Kahn se distinguait autant par son talent que par sa capacité d’intimidation de l’adversaire et une vraie aptitude à gagner la bataille psychologique. Après 7 ans à Karlsruhe, il s’installe pour 14 saisons dans le but du Bayern Munich et rafle tout ou presque sur son passage, notamment huit titres de champion d’Allemagne, une Coupe de l’UEFA (1996) et une Ligue des champions en 2001, en étant l’un des héros de la séance de tirs au but en finale contre Valence. Le sommet de sa carrière, c’est très probablement cette Coupe du monde 2002 où l’Allemagne, pourtant loin d’être favorite mais portée par un Kahn au sommet de son art, se hisse jusqu’en finale, seulement battue par le Brésil de Ronaldo, Rivaldo et Ronaldinho. C’est une défaite qui ne l’empêche pas d’être élu meilleur joueur du tournoi, seule et unique fois pour un gardien.
#6. Dino Zoff (Italie)
L’autre grand gardien de l’histoire du football italien partage un certain nombre de points communs avec Gigi Buffon. Tous deux ont fait la majeure partie de leur carrière à la Juventus. Tous deux ont collectionné les titres domestiques (10 pour Buffon, 6 pour Zoff). Tous deux ont caressé, sans y parvenir, le rêve de remporter la Ligue des champions (deux finales perdues pour Zoff, trois pour Buffon). Mais tous deux ont aussi eu le plaisir de dépasser allègrement les 100 sélections avec l’Italie et de permettre à la Squadra de monter sur le toit du monde. Zoff aura également remporté l’Euro en 1968.
#5. Gianluigi Buffon (Italie)
Pour toutes les raisons évoquées en introduction de ce classement, et si on conjugue à la fois la précocité, la longévité, le palmarès, le talent et les accomplissements, collectifs comme individuels, “Gigi” mérite sa place dans le top 5.
#4. Gordon Banks (Angleterre)
La Coupe du monde est le théâtre qui aura mené Gordon Banks à la postérité des gardiens de but. Celui qui garde les buts anglais durant l’édition victorieuse de 1966 n’avait encaissé qu’un seul but durant tout le tournoi, avant la finale remportée (4-2) face à la RFA. Mais l’image la plus célèbre à lui être associée, c’est évidemment cet arrêt légendaire sur une tête de Pelé lors du Mondial 1970. “J’ai marqué un but, mais Banks l’a arrêté !”, réagira ensuite l’attaquant brésilien dans une formule devenue célèbre.
#3. Sepp Maier (Allemagne)
En 17 saisons dans la cage du Bayern Munich et pas loin de 13 comme portier de la Nationalmannschaft, Sepp Maier a eu le temps de se forger une réputation et un palmarès des plus éloquents. Pour faire simple, il a gagné à peu près tout ce qu’il était possible de gagner : championnat d’Allemagne à 4 reprises, 3 Ligues des champions, double finaliste du Mondial (titre en 1974) et double finaliste de l’Euro (titre en 1972). On y ajoute quelques records parlants, comme celui de 422 matches de championnat enchaînés à la suite sous les couleurs bavaroises entre août 1966 et juin 1979. Avec son style félin et son aisance avec une balle au pied, Maier était un véritable pionnier qui arrêtera sa carrière en 1979 suite à un accident de voiture.
#2. Manuel Neuer (Allemagne)
Plus qu’un simple gardien de but, Manuel Neuer est un joueur à part entière du onze de son équipe, se distinguant par son aisance avec une balle au pied et sa capacité à jouer très loin de sa surface, tel un libéro de la grande époque. C’est autant son style que son palmarès et les images marquantes auxquelles on le rattache qui font de lui un gardien absolument unique dans l’histoire de ce jeu, que ce soit en club ou en équipe nationale. Champion du monde en 2014 avec la Mannschaft, il a aussi empilé 11 championnats d’Allemagne et deux Ligues des champions (2013, 2020) avec le Bayern Munich.
#1. Lev Yashine (URSS)
Celui qu’on surnommait “l’Araignée” a évolué pendant 20 ans au sein du Dynamo Moscou, son seul et unique club entre 1950 et 1970. Durant cette période, il s’est imposé comme une référence absolue, avec en point d’orgue, une médaille d’or olympique en 1956 et la victoire dans le championnat d’Europe quatre ans plus tard. Yashine demeure à ce jour le seul et unique gardien à avoir remporté le Ballon d’Or en 1963.