12 juillet 1998. L’équipe de France de football s’impose 3-0 face au Brésil en finale de la Coupe du monde. Ce premier sacre pour les Bleus fait dire au disparu Thierry Roland cette phrase devenue mythique : “Je crois qu’après avoir vu ça, on peut mourir tranquille… enfin, le plus tard possible, mais on peut.” Ces mots lâchés dans l’euphorie de la victoire sont depuis entrés dans le langage courant pour exprimer la satisfaction d’avoir assisté à un heureux événement.
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Vingt-six ans après la première étoile gagnée par les hommes d’Aimé Jacquet, j’ai la chance d’être dans le même stade que leur exploit pour assister aux finales olympiques du 100 mètres masculin et féminin en athlétisme et aux sacres de Julien Alfred et Noah Lyles. Après des années à suivre cet événement à la télévision, c’est le rêve d’une vie qui se réalise pour le gamin fan de Maurice Greene et Asafa Powell que j’étais.
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Plus fort qu’une finale de Coupe du monde de football
À titre de comparaison, les deux finales du 100 mètres aux JO ont une valeur symbolique à mes yeux supérieure à celle de la Coupe du monde de football, de la Ligue des champions, d’un tournoi du Grand Chelem, de la NBA ou du Super Bowl (pour citer des sports que j’affectionne). L’épreuve reine du sport roi de l’olympisme trône au sommet, quand bien même il y en a pour dix secondes de spectacle.
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Mais en sport comme en amour, ce n’est pas une question de chiffres ou de durées. Seules comptent les émotions. Dans ce domaine, le 100 mètres met une claque à tout le reste. La présentation des athlètes, le silence avant le départ, le start, la course, l’arrivée, le chrono et la joie des vainqueurs : tout ce rituel me procure plus de frissons et d’excitation que n’importe quelle finale d’un autre sport. Et vu du stade, ces sensations sont décuplées. Après avoir vu les fusées Julien Alfred et Noah Lyles de mes propres yeux, j’ai compris Thierry Roland : “Je crois qu’après avoir vu ça, on peut mourir tranquille… enfin, le plus tard possible, mais on peut.”