“Salade-tomates-oignons-harissa-mayo-frites-San Pé”, c’est ma commande au grec depuis le collège. Et quand j’étais au collège, les tacos, c’était encore un truc mexicain. Pas besoin de sortir la calculette, oui, je suis plus Millennial que Gen Z, et la déferlante venue de Villeurbanne du “French tacos” n’est arrivée qu’après que j’ai déjà pris mes habitudes au grec, au kebab, au snack, bref, partout où une broche tourne.
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Si je n’ai jamais essayé ensuite, c’est que la vie ne m’a jamais mis face à un O’Tacos à un moment où j’étais faible et que, n’en déplaise aux amateurs, l’ajout de la notion de “fromage” en plus d’une viande grasse n’a jamais allumé la petite lumière plaisir coupable de ma caboche.
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Mais l’actu, la grosse actu, m’a poussé ce lundi à passer le pas. Je ne peux pas mourir bête dans un monde qui tourne autour du Alan FoodChallenge-gate et de ses vidéos de dégustations truquées, dont on vous explique ici les tenants et les aboutissants. Est-ce bien raisonnable de commander un tacos XL en début de semaine un jour de presque canicule ? Je ne crois pas, mais il ne faut pas mourir bête et je n’ai pas de réunion importante cet après-midi.
Quitte à perdre ma virginité de tacos, autant voir les choses en grand. Je passe donc commande d’un tacos XL cordon bleu-poulet-tenders-sauce algérienne. La bête arrive, le sac pèse son poids, le tacos n’a pas d’XL que le nom. Installé dans le patio des bureaux de Konbini, il est grand temps de passer à la dégustation.
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J’adore la junk food, c’est clairement mon plaisir coupable, mais dès les premières bouchées, je sais pourquoi je ne suis jamais tombé dans la spirale de la triple viande fromagère : j’ai besoin de lisibilité. Textures, goûts, le tacos est le plat beige par excellence, et pas seulement par sa véritable couleur : rien ne ressort, tout se perd. Ce grand univers un peu mou, un peu tiède ne croule que sous la pellicule de chaque élément. Même l’acidité et le kick de la sauce algérienne n’y peuvent rien, la sauce fromagère emporte tout sur son passage, même l’éventuel croustillant de la panure des tenders. À un tout petit peu plus que mi-course, je lâche l’affaire, sans le sourire de la satisfaction d’un bon cheat meal.
C’est fait, j’ai mangé un French tacos, un vrai, celui de la célèbre franchise. Je n’y retournerai sans doute pas de sitôt, mais l’expérience m’a redonné envie de vraiment kiffer mon grec bien tradi, bien 1999, celui où on mange les frites avant d’attaquer le sandwich et de finir par la boisson (c’est l’ordre obligatoire, ce n’est pas moi qui fais les règles).
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Bonus : photo du petit temps calme post-dégustation avant de rédiger cet article.