Si aujourd’hui l’humanité se reproduit comme un lapin, tablant sur du environ 250 000 naissances par jour (pour un peu plus de 100 000 morts quotidiens), ce n’était pas aussi évident il y a presque un million d’années. Une étude publiée hier dans la revue Science met le doigt sur un “goulot d’étranglement démographique” dont auraient souffert nos ancêtres au début du Pléistocène.
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Aidés de puissants algorithmes, les scientifiques ont remonté dans le temps via le génome humain. La modélisation génétique permet désormais d’analyser et comprendre les mouvements de population de nos ancêtres ainsi que l’évolution de leur effectif à travers l’immense Préhistoire.
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Or, sur une période de 117 000 ans, entre -93000 et -813000, l’espèce humaine aurait été réduite à moins de 1 300 individus génétiques capables de reproduction.
Les goulots d’étranglement démographiques concernent un moment précis de l’histoire d’une espèce où son nombre d’individus est sévèrement réduit, ayant pour conséquence une forte réduction de la diversité ethnique au niveau génétique. Les chercheurs Nick Ashton, archéologue au British Museum, et Chris Stringer, paléoanthropologue au Natural History Museum, précisent tout de même que cette diminution n’aura eu que des effets limités sur l’humanité sachant que notre espèce actuelle, l’Homo sapiens, n’est arrivée que 600 000 ans plus tard.
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Mais un événement l’aurait donc à un moment fait passer de 100 000 individus à un peu plus de 1 000 génomes individuels identifiables. Le principal suspect serait d’ailleurs un refroidissement global et brutal à la surface de la Terre. Ce goulot d’étranglement démographique aurait pu amener “l’espèce humaine ancestrale au bord de l’extinction”. Ashton et Stringer ajoutent : “L’étude provocatrice […] met en lumière la vulnérabilité des premières populations humaines, ce qui implique que notre lignée évolutive a été presque éradiquée.”