Douze ans se sont écoulés depuis la sortie du premier Dragon’s Dogma. Autant dire que les fans de cette licence JRPG ont de la patience. Enfin, 2024 marque l’arrivée du deuxième opus, et si je n’avais jamais joué au premier épisode, je suis toujours d’attaque pour perdre des heures dans un énième jeu de rôle.
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Dragon’s Dogma 2 n’est clairement pas le jeu de l’année, on vous le dit tout de suite. Il est loin d’être mauvais, il a même de grandes qualités, mais comme toujours, il y a ces éternels problèmes propres à beaucoup de RPG en monde ouvert. Les promesses sont là et sont même tenues pour beaucoup, mais il y a déjà cette petite odeur de renfermé qui ne veut pas partir, comme si vous aviez laissé un tupperware trop longtemps dans le placard.
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Des partis pris intéressants…
Pourtant, DD2 a des atouts très intéressants. Déjà, l’histoire : que ce soient le scénario principal ou certaines quêtes secondaires, il y a de belles intrigues, de beaux retournements de situation et une construction de l’enjeu aussi progressive et mystérieuse. On reste sur un classique : vous partez de rien (littéralement, vous êtes au bagne), vous devez reconquérir votre trône et faire tomber l’imposteur qui a pris votre place en tant qu’Archimonarque – rien que ça.
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Sur le chemin, vous rencontrerez des personnages fantasques, amusants, sérieux ou ridicules mais en tout cas tous très différents les uns des autres. D’ailleurs, le créateur de personnages au début du jeu est à cette image : extrêmement complet, et honnêtement, on a rarement vu mieux.
Surtout, il y a les “pions” qui ne portent pas un nom très glorieux mais sont pourtant au cœur de Dragon’s Dogma 2. Les pions, ce sont des PNJ acolytes. Il y a d’abord celui que vous créez au début et qui vous accompagnera toute la partie, c’est votre pion principal. Comme votre perso, vous pourrez l’équiper, le customiser, et surtout lui refourguer toutes les breloques trop lourdes qui vous encombrent.
Il reste ensuite deux emplacements pour des pions de soutien, ce sont des PNJ que vous recruterez régulièrement pour vous aider au combat. Ils sont en fait créés par d’autres joueurs (dans notre cas, par Capcom durant la phase de test) et sont la seule mécanique en ligne du jeu : vous pouvez prendre les pions d’autres joueurs à travers le monde et ainsi profiter de leur “expérience”. Par exemple, si quelqu’un a réussi la quête que vous entreprenez, si vous recrutez son pion, ce dernier pourra vous aider sur cette même quête. C’est malin, justifié dans l’histoire et diablement efficace.
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Et étant donné que Dragon’s Dogma 2 a fait le choix d’un open world à l’exploration “organique”, vous allez avoir besoin d’aide. En effet, ne vous attendez pas à avoir des auberges (payantes de surcroît) à chaque virage. Vous allez faire de longs voyages et il faudra tenir sur la durée en termes de ressources, de vies et de compagnons. Pas de voyage rapide non plus, vous utiliserez les transports en commun (les chars à bœufs) ou paierez le prix fort pour vos précieuses pierres de téléportation.
La deuxième grande partie, c’est forcément les combats. Et, évidemment, c’est le système de classes qui fait toute la différence, car elles font varier très drastiquement le gameplay. Par exemple, j’ai eu du mal avec l’Archer, mais j’ai commencé à prendre mon pied sur le Guerrier ; enfin, le Champion a été la classe qui m’a convaincu, me rappelant mes meilleures heures sur Monster Hunter. Il est d’ailleurs possible de toujours changer de classe pour tenter des builds plus hybrides.
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… qui ont tous leur part de défauts
Alors oui, tout cela, c’est bien beau, mais Dragon’s Dogma 2 accumule les petits détails vieillots que personne ne veut plus voir dans un jeu. Une exploration plus organique ? Certes, mais surtout une exploration chiante où l’on affronte toutes les trois minutes des gobelins, des loups et des brigands sur la route. Au bout du troisième même griffon qui a repop au même endroit, vous allez en avoir ras-le-bol. Oui, c’est joli, voire “réaliste”, mais ce n’est pas amusant.
Beaucoup de stuff différents ? Eh bien, vous penserez à faire sans cesse le tri et à passer à l’auberge pour stocker vos minerais au risque d’être surchargé. Plein de PNJ et de pions originaux ? Super dommage qu’ils aient l’intelligence d’une huître et qu’ils se coincent sans cesse, que ce soit dans l’environnement ou leurs dialogues. Plein de classes et de gameplays ? Très bien, mais pourquoi les pions PNJ ne savent pas bien jouer ces classes ?
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La stupidité artificielle ambiante est peut-être ce qui agace le plus, car elle semble être le frein principal à la bonne exécution de beaucoup de bonnes idées sur le principe. Parfois, il y a des moments “d’infiltration”, mais dans les faits, cela ressemble plus à un moment de glitch et de hasard plutôt qu’à une vraie mécanique de furtivité – on ne peut même pas se baisser !
Et c’est plein de petites choses qui s’accumulent dans l’aventure qui font qu’on redoute parfois d’aller faire certaines quêtes, parce qu’on sait déjà qu’elles vont être plus reloues que passionnantes. Attendre vingt vraies minutes qu’un PNJ se déplace n’est pas réaliste, ce n’est juste pas amusant et c’est dommage pour un jeu vidéo.
Là où un Breath of the Wild nous a rappelé que ça peut être agréable quand le jeu ne nous prend pas toujours par la main, Dragon’s Dogma 2 nous rappelle que mettre en place une telle liberté n’est pas à la portée de tous. On retrouve finalement un titre qui n’est pas techniquement assez irréprochable pour pouvoir laisser le joueur en liberté dans un open world trop instable avec des PNJ stupides.
Reste que c’est un titre qui passionnera les plus fans de la licence et ceux qui acceptent encore de faire des RPG en open world comme dans les années 2010.
On a aimé :
- Le créateur de personnages absolument incroyable
- Les “pions”, une idée très bien ficelée tout au long de l’histoire
- Un monde vaste qui regorge de mystères
- Des classes très variées
On n’a pas aimé :
- Des PNJ très stupides et qui radotent beaucoup
- Beaucoup trop de rencontres de monstres qui gâchent l’exploration
- Des bugs, des petits problèmes qui cassent régulièrement l’immersion
- Du gameplay trop vieillot par moments et mal exécuté (quête d’escorte, infiltration, etc.)