Cet article a d’abord été publié dans notre newsletter Fast Forward le 16 mai 2024.
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“Et toi, tu regardes quoi en ce moment ?” : c’est la phrase qui signe le lâcher de la grosse boule tout en haut de la colline du small talk à la machine à café. Parce que c’est facile, et que l’écran du fun qu’on regarde le soir après avoir passé la journée devant l’écran du pas-fun est évidemment notre grand point commun. Mais ce lien est encore plus fort quand il est partagé en direct. Alors, le contenu live proposé par les plateformes de streaming comme si elles réinventaient la bonne vieille télé est-il d’aussi bonne qualité que leur contenu produit et monté pour être consommé ad vitam aeternam à la demande ?
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Cette “télé sur rendez-vous”, à l’heure du replay et du double écran, semble être la piste la plus solide pour le renouveau des plateformes de streaming, comme le questionne NPR dans un article titré “Can Netflix build a factory for appointment TV?” ou ce mercredi Variety dans un dossier titré “The Re-Reinvention of Television: Streamers Dust Off Some of the Old Broadcast Playbook for a New Era”.
Si on enlève le sport – qui pousse la culture du spoil un peu plus loin qu’un épisode de You –, les récents essais de Netflix, l’émission de cuisine Dinner Time Live de David Chang et le talk-show de John Mulaney Everybody’s in L.A. semblent des réussites vu le momentum pris dans la presse, avec des sketchs disséqués comme s’ils sortaient d’un épisode du SNL, le pic de la télé sur rendez-vous (<3 en passant sur la prestation de Vampire Weekend dans l’épisode de samedi dernier).
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Pour autant, une émission diffusée en “live”, qui reste disponible à la demande, est-elle aussi attractive qu’elle en a l’air ? Pour l’émission de David Chang par exemple, il semble évident que le programme mériterait une version remontée pour donner de la dynamique à cette heure un peu brouillonne.
La tête dans la presse business US (chacun son kink), on apprend que les propositions live des plateformes de streaming vont se multiplier, comme si l’addition des plateformes et des écrans avait juste fait un tour complet pour réinventer le câble. En attendant, la rareté de la programmation unique sans replay de notre enfance donnait probablement de l’importance au programme, aussi médiocre soit-il, même si ma mère ne me laissait de toute façon rien regarder.
PS : j’ai juste écrit ce billet parce que ma collègue Sandra a un épisode d’avance sur Mariés au premier regard grâce à son abonnement M6+. C’est pas beau, la jalousie.
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