Ah, la belle époque du filtre Sierra… Ou peut-être étiez-vous plus team Nashville en 2013 ? Dans les années 2010, il était im-pen-sable de poster une photo (souvent un selfie cul-de-poule qui vous ferait grincer les dents de gêne aujourd’hui) sur Insta sans l’accompagner d’un filtre bien voyant.
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Entre-temps, il s’est passé pas mal de choses : les hashtags en tout genre ont laissé la place aux dumps mensuels et on se la joue beaucoup plus authentique — enfin, on essaie de le paraître. Exit les filtres, on se la joue brouillon, flou, bref, on balance à la face du monde un aperçu chaotique de nos vies en plein mouvement… C’est justement ce qui a poussé Instagram à sortir plus d’une vingtaine de nouveaux filtres pour vos photos.
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Exit la géographie, retour aux basiques
À première vue, on pourrait penser que Meta est complètement à contre-courant. Pourquoi sortir de nouveaux filtres maintenant, alors que ça fait un bail que plus personne ne parcourt leur catalogue pour pimper son dernier dump ? Justement, parce que ces filtres-là, conçus pour une ancienne génération d’internautes, nos cher·ère·s Millennials, sont aujourd’hui dépassés. À l’ère de la “Gen Z”, VSCO et autres Picsart, il faut dépoussiérer un peu tout ça, note The Verge.
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Meta propose donc 25 nouveaux filtres à la fois basés sur un léger changement de couleur, mais aussi sur des effets de mouvement. Dans un billet de blog publié hier, Meta donne un aperçu de ces nouvelles fonctionnalités. Certaines, comme le filtre Color Leak, offrent un doux ton rosé, tandis que d’autres, comme le Zoom Blur ou Handheld, apportent un effet bien flou bien faussement messy à vos photos – un clin d’œil au célèbre camera shake, GenZ par excellence ?
The Verge les a déjà repérés sur la version iOS d’Insta : on retrouve le Fade, Simple, Simple cool, Boost warm, Halo, Moiré, Wide angle… Des noms volontairement simples, bien moins clinquants que les noms de villes dont héritent les filtres de nos stories (Paris, Oslo et compagnie), mais qui se veulent quand même stylés. Bon, on a du mal à comprendre ce qu’il y a de Cool dans le Simple cool, mais passons.
La “zillennialification” des filtres Insta
En clair, désormais, il y a désormais des filtres pour tous les goûts : les nostalgiques d’une époque où les moustaches et les ananas étaient rois, et celleux qui ne passent jamais plus de 30 secondes à éditer une photo avant de la poster dans leur feed Insta.
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En réalité, cette volonté de réconcilier deux générations aux usages complètement différents sur Internet s’adresse surtout à une catégorie d’âge intermédiaire et assez niche : les “zillennials”, à cheval entre les “Millennials” et la Gen Z, celleux qui ne sont pas encore totalement largué·e·s par TikTok, mais qui se souviennent quand même d’une époque pré-Internet dans leur enfance. C’est à elleux que ces nouveaux filtres, qui donnent l’air Gen Z, s’adressent véritablement.
Car, soyons honnêtes, les vrai·e·s GenZ ne postent quasiment pas de photos dans leur feed Insta, privilégiant les stories. À la limite, on peut trouver de temps en temps une publication, laissée là pour quelques mois, qui finira supprimée ou archivée. C’est justement cette audience-là qu’Instagram essaie d’appâter, en dévoilant toute une série de nouveautés pour créer du contenu.
Outre les nouveaux filtres flambant neufs, Meta a récemment injecté de l’IA dans les options des stories et propose depuis hier de nouvelles façons de créer des Reels : recadrer ses plans, ajouter une voix off, des textes plus visibles… Ça ne vous rappelle pas une autre application de création de vidéos virales ?
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