Cet article a d’abord été publié dans notre newsletter Fast Forward le 14 mars 2024.
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La country est partout. En musique, évidemment, en mode et surtout en politique. Si notre journaliste Flavio Sillitti nous expliquait parfaitement l’importance des racines noires du genre musical en parallèle de l’annonce de l’album country de Beyoncé au Super Bowl, c’est une autre course à cheval que le genre prédominant aux États-Unis pourrait courir en cette année d’élection.
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Déjà fin 2023, le morceau viral “Rich Men North of Richmond” d’Oliver Anthony (avec ses 124 millions de vues sur YouTube à l’heure où j’écris ces lignes) se voyait devenir un hymne républicain – malgré le désaccord du chanteur sur la question. Si les grosses sorties country traditionnelles se retrouvent discutées dans les thinkpieces de The Atlantic ou du Guardian, c’est plus bas sur l’échelle d’Internet que les fans du genre posent dorénavant systématiquement la question “Cet artiste est-il libéral ou conservateur ?”, comme sur le thread Reddit r/CelebWivesofNashville.
Bien sûr, certains joueront la carte du non-positionnement. Pourtant, à l’heure où, sur la planète pop, les codes de la country (re)deviennent mainstream et que l’ancienne star du genre Taylor Swift pourrait changer le vote de certains électeurs, comme rapporté de nouveau par le Guardian, les leaders d’opinions de ce drôle de monde qui sépare la Californie de New York semblent avoir un rôle à jouer dans le scrutin à venir – qu’ils le veuillent ou non.
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Finalement, la country, en sortant des fly over states, se divise comme ses auditeurs. On trouve d’un côté ceux qui continueront à suivre les préceptes tradis d’un Jordan Davis qui chante sa vision du bonheur avec une clôture dans le clip de son hit “Buy Dirt” et de l’autre les codes des nouveaux cow-boys, ceux qu’on invite sur les plateaux du Saturday Night Live ou à chanter aux Oscars. Les histoires d’amour et de poussières vont en tout cas continuer à squatter nos playlists et nos dressings par la même occasion, que ce soit par exemple avec la ressortie cet été de la mythique veste en jean de 1933 baptisée “storm rider” par Lee, ou, évidemment, le chapeau de cow-boy façon Ryan Gosling aux Oscars, un magnifique Stetson Shasta 10X. Il ne nous manque plus que le cheval et les tiags.