Mélinoé, l’héroïne de Hades II, existe-t-elle dans la “vraie” mythologie grecque ?

Publié le par Pierre Bazin,

On va plonger la tête la première dans des textes vieux de plusieurs millénaires.

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Sans crier gare, Hades II a débarqué sur Steam en accès anticipé hier soir ! Le jeu développé par Supergiant Games est la suite du génialissime Hades sorti en 2020, rogue-lite acclamé par la presse et le public.

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Dans le premier Hades, on incarne Zagreus, fils du dieu grec des Enfers, qui cherche à échapper à son infernal père. Pour cela, il doit traverser les Enfers remplis de héros et créatures issus de la mythologique grecque. Comme tout bon rogue-lite, les parties de Hades (les “runs”) s’enchaînent et ne se ressemblent pas. Zagreus va traverser des salles générées aléatoirement, affronter des ennemis aléatoires, aidé des dieux de l’Olympe qui lui offriront des bienfaits… aléatoirement — évidemment.

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Dans Hades II, rebelote ! Si le gameplay de base reste le même, on retrouve plein de nouveautés parmi les armes, les personnages que l’on rencontre et les ennemis qu’on affronte mais surtout, cette fois, on ne joue plus Zagreus ! Dans Hades II, on incarne en effet Mélinoé, petite sœur de Zagreus et donc également la fille d’Hadès et Perséphone.

Mélinoé, une déesse mineure aux sources confuses

Mais au fait, c’est qui, Mélinoé ? Si son nom est bien présent, elle n’apparaît pas dans beaucoup d’écrits antiques. On retrouve ainsi son nom dans les Hymnes orphiques, un recueil de 87 poèmes écrits entre le IIe et le IIIe siècle de notre ère.

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Dans la mythologie, Mélinoé serait la fille de Perséphone (la femme d’Hadès qui est bien sa mère dans le jeu) et de Zeus qui aurait ainsi pris l’apparence de son frère, dieux des Enfers, pour la duper. C’est un classique pour le dieu olympien mais qui aurait engendré Mélinoé, une fille duale, mi-olympienne, mi-chtonienne – issue des profondeurs, des Enfers.

Dans Hades II, Mélinoé semble pourtant bien être la fille d’Hadès et Perséphone. Côté dualité, elle a tout de même, comme son frère Zagreus, les yeux vairons : un œil rouge de son père et un œil vert de sa mère. Mais la mythologie est rarement une science exacte, puisque d’autres textes disent qu’elle serait bien la fille du dieu des Enfers et/ou encore la sœur de Hécate, déesse de la magie, représentée dans le jeu comme une sorcière et une mentor pour Mélinoé.

En prenant un nom peu connu de la mythologie grec, Supergiant Games peut ainsi s’affranchir de beaucoup de limites puisqu’il n’y a aucune vérité unique quant à l’origine de son personnage principal. Cela peut même semer le doute, voire préparer un possible retournement situation. À noter que Zagreus, héros du premier épisode, existe aussi dans la mythologie greque et que son origine est tout aussi floue — il peut techniquement être aussi un fils de Zeus et Perséphone.

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Une nouvelle ode à la mythologie avec sa touche de modernité

À Mélinoé viennent s’ajouter plein d’autres personnages que l’on rencontre dans notre aventure. Comme dans le premier, un soin tout particulier a été porté à la dimension “historique” des personnages décrits. Car même si l’on parle de mythologie, il y a tout de même une étude rigoureuse des textes qui ont inspiré ces mythes et légendes, qu’ils soient d’Hésiode, d’Homère ou de Sophocle — et bien d’autres.

Évidemment, l’équipe de Supergiant Games n’a pas manqué de traduire dans un registre plus moderne les représentations (souvent diverses voire contradictoires) des héros, dieux et créatures de la mythologie grecque.

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Par exemple, dans Hades II, on retrouve Héphaïstos, le dieu de la Forge, représenté dans un fauteuil roulant. En plus d’être un superbe effort pour la représentation de personnes en situation de handicap dans le jeu vidéo, cela reste habilement juste puisque dans la mythologie, Héphaïstos a été jeté du Mont Olympe par sa mère Héra devenant ainsi un des rares dieux estropié — qui boite.