Hier soir, JuL a profité du match OM – Angers au Vélodrome pour dévoiler la sortie de son nouvel album, C’est quand qu’il s’éteint ?. L’occasion de découvrir la cover officielle de ce 28e opus, l’heureuse gagnante parmi toutes les créations envoyées par ses fans. Pas mal, même si on est un peu déçu·e·s que nos propres œuvres n’aient pas été sélectionnées.
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Et évidemment, tout le monde a très vite commencé à se poser des questions sur cette curieuse illustration. On l’avait déjà aperçue il y a une semaine, lorsque Jul avait partagé ses trois illustrations préférées. Est-elle vraiment le fruit du travail d’un·e fan ? Ou bien de celui d’une intelligence artificielle ?
La capuche de trop
Plusieurs éléments visibles à l’œil nu mettent déjà la puce à l’oreille. Le premier détail qui a retenu l’attention, c’est cette fameuse double capuche. On ne peut pas passer à côté tellement elle crève les yeux. Ce genre d’erreur rappelle évidemment les nombreux ratés typiques des IA génératives d’images : doubler une capuche, c’est un peu comme rajouter un 6e doigt à une main, déformer un lobe d’oreille ou mettre des manettes de console de jeux à l’envers.
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Après, on ne sait pas, peut-être que c’est cette double capuche est un véritable parti pris vestimentaire. Qui sommes-nous pour juger ?
Une question de réflexes
Mais si seulement c’était une simple affaire de capuche… En réalité, de nombreuses autres bizarreries ont intrigué les internautes. Démarcations géométriques dans la fumée rose, silhouette découpée de façon nette et rectiligne, chaussure de gauche semblant être tournée à l’envers…
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C’est d’ailleurs un des réflexes à adopter systématiquement pour déterminer si une image est issue d’une IA ou non : zoomer et inspecter la moindre incohérence. Si l’image le permet, on vous conseille même de la télécharger pour l’uploader sur Forensically. Ce site développé par Jonas Wagner, un responsable en technologie et hacker suisse, est une véritable pépite pour l’analyse de documents visuels. Vous avez accès à toute une série de paramètres pour zoomer dans l’image, mais aussi détecter les éléments dupliqués, les montages…
Ajoutons à cela que sur certains outils de génération d’images par IA, notamment Midjourney, le rendu de l’image est légèrement lissé, le rendant un poil plus reconnaissable.
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Enfin, on peut aussi se tourner vers les outils de détection d’images générées par IA. Même s’ils ne sont pas fiables à 100 %, ils apportent quelques pistes de réflexion. Pour les créations artistiques, on retient par exemple Maybe’s AI Art Detector de Hugging Face. On a testé, et l’outil estime que la cover a 99 % de chances d’être le fruit d’une IA. Ça laisse tout de même 1% de probabilité qu’elle soit l’oeuvre d’un·e humain·e.
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Midjourney mitigé
Pour approfondir un peu la théorie d’une cover d’album générée grâce à Midjourney, on a donc tenté l’expérience en demandant à l’outil de générer la cover. L’expérience nous a confirmé plusieurs hypothèses.
Déjà, l’IA se montre parfois très généreuse en capuches et génère allègrement des personnages doublement encapuchonnés :
Ensuite, Midjourney galère avec la position accroupie, ce qui expliquerait la posture étrange sur la cover, la basket de gauche à l’envers et le bas du dos découpé net, comme pour retoucher une erreur grossièrement. Sur Midjourney, soit les modèles se tiennent sur la pointe des pieds de façon ultra inconfortable, soit ils croisent les jambes dans une posture que l’être humain est tout simplement incapable de reproduire sans se briser les os. À moins d’avoir fait 10 ans de gym en compèt et d’être giga souple :
Dernier détail : sans qu’on ne lui demande, l’IA a généré des baskets à nos modèles, dont une paire qui ressemble étrangement à celle que l’on aperçoit sur la cover de notre cher JuL.
Coïncidence ou biais génératif ? Libre à vous de vous faire votre propre avis là-dessus. Et rendez-vous le 9 juin pour streamer ça fort.