J’ai testé le freinage vélo du turfu qui promet de protéger vos chicots

Publié le par Pierre Bazin,

Hand on bike handle and brake

Le système ABS se décline désormais aussi à vélo.

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Depuis le jour où j’ai fait sauter les petites roulettes, je suis devenu assez casse-cou à vélo. D’autant que quand on grandit en campagne, le VTT Decat’ devient vite un moyen essentiel de déplacement, et même de socialisation. Et puis arrive ce moment inévitable pour tout garçon d’une dizaine d’années : faire ses preuves ou, en un mot plus moderne, “flex”. Et quand on est dans un patelin au milieu des champs et des forêts, les preuves en question se résument souvent à dévaler cette gigantesque pente raide comme un piquet ou à foncer dans ce sentier VTT bosselé et boueux.

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Et c’est ainsi qu’on fait la connaissance du fameux “faire un soleil”, c’est-à-dire passer par-dessus son guidon. Si vous êtes chanceux, vous avez le réflexe de mettre les avant-bras, vous vous en sortez au mieux avec des ecchymoses, au pire avec le(s) bras cassé(s), et si vous n’avez aucun réflexe, vous vous pétez la dentition avant.

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Ce risque, on l’a tous pris étant enfants, mais avec l’âge, on commence à ralentir, à bien mettre son casque, et surtout à freiner prudemment. D’ailleurs, on a souvent le réflexe de freiner d’abord la roue arrière (gauche) puis la roue avant (droite) pour éviter justement de faire ce redouté soleil. Et c’est sur cette base d’habitudes que j’ai eu l’occasion de tester le système ABS de Bosch, qui équipe plusieurs marques de vélos électriques (VAE).

C’est quoi, en fait, l’ABS ?

Vous avez probablement déjà vu le symbole de l’ABS dans le cadre d’une voiture, mais savez-vous ce que c’est réellement ? Technologie d’origine allemande, son sigle signifie “Antiblockiersystem”, qui se traduit en français par “anti-blocage des roues”.

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Concrètement, cette technologie équipe la plupart des voitures modernes. Pour résumer grossièrement, c’est un système qui permet “d’adoucir” le freinage, de ne pas brusquement arrêter les roues, mais de décélérer progressivement tout en conservant la force d’arrêt.

Pour cela, il faut que les roues soient équipées de capteurs de vitesse, d’un calculateur électronique et d’un système hydraulique avec liquide de frein pour assurer la réactivité des pistons qui permettent d’adoucir ou de renforcer le freinage selon les besoins, tout en restant à la limite du blocage.

Ça va bloquer beaucoup moins bien maintenant

Vous l’avez peut-être déjà compris, le système ABS nécessite une alimentation électrique, et c’est pour cela qu’il équipe pour le moment uniquement des vélos à assistance électrique (VAE). Sur le marché, seule eBosch propose cette technologie, puisque la maison mère en est propriétaire depuis le rachat du brevet en 1936.

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Il s’agit d’une réplication, à plus petite échelle, du système ABS de l’automobile sur la roue avant du vélo, afin d’éviter justement qu’elle se bloque et qu’on finisse la tête la première sur le macadam, direction une clinique à l’étranger pour une refonte des chicots.

Pour l’essai, j’ai testé l’ABS sur un Kalkhoff Endeavour 7.B, un vélo citadin qui atteint aisément les 25 km/h en quelques secondes avec son assistance électrique. Au début, les premiers freinages sont un peu intimidants, puisqu’on ressent les “à-coups” du système ABS. Ce sont en réalité les pistons qui travaillent justement à ne freiner ni trop fortement pour ne pas bloquer la roue ni trop faiblement pour tout de même bien ralentir.

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Le freinage reste efficace et solide, mais il faut faire confiance à la technologie. Il est difficile de se défaire de son habitude de freiner d’abord à l’arrière puis à l’avant, mais on prend peu à peu le coup de main (littéralement). Au point que j’ai même pu décider de ne freiner qu’avec le frein avant (avec ABS, donc) sans risquer de faire le moindre soleil, et ce, malgré un vélo qui pèse tout de même 25 kg.

En termes de sécurité, c’est le top, car même en cas d’urgence, le frein fonctionne parfaitement avec l’ABS. À noter d’ailleurs que si la batterie est déchargée, il y a toujours une “réserve” pour faire fonctionner l’ABS (et les lumières).

ABS partout, soleil nulle part ?

Le dernier trajet que j’ai effectué avec le vélo était le crash-test ultime. Propulsé à 40 km en descente, j’ai freiné seulement sur la roue droite ; à l’arrivée, j’étais indemne, et mes dents aussi.

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Avec une technologie aussi efficace, une question légitime se pose : “Pourquoi ne pas en mettre sur absolument tous les vélos ?” Évidemment, c’est au niveau du prix que cela coince, selon les informations de eBosch. Le dispositif seul d’ABS vélo coûterait plus de 500 euros, et donc dans les faits, si la technologie équipe une quinzaine de marques de VAE, il s’agirait uniquement de vélos haut de gamme, au mieux milieu de gamme, à plusieurs milliers d’euros.

ABS eBosch

Il y a aussi cette nécessité d’une alimentation électrique, mais pour autant, il n’est pas interdit d’imaginer que, à force d’usage, l’ABS pourra se faire une place pérenne sur nos vélos. Cela a pris du temps avant d’arriver sur les voitures et on pourrait aussi imaginer un ABS autonome qui se recharge cinétiquement pour les vélos manuels.

Article rédigé dans le cadre d’une mise à disposition de produit.