Elles se désintègrent dès qu’on les mâchouille, s’ouvrent en deux au bout d’une minute plongées dans l’eau, et en plus, elles pollueraient à mort : décidément, les pailles en papier ne sont pas les stars de nos verres en terrasse.
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C’est en tout cas la conclusion d’une étude belge publiée dans la revue scientifique Food Additives & Contaminants et relayée par Futurism. Selon l’équipe de scientifiques de l’université d’Anvers, les perfluorés, des polluants chimiques éternels à base de carbone et de fluor (substances per- et polyfluoroalkylées, PFAS), seraient détectés plus fréquemment “dans les matériaux à base de plante, comme le papier et le bambou”, que dans ceux en plastique, alors que les pailles en plastique ont justement été interdites en France depuis le 1er janvier 2021 pour lutter contre les plastiques à usage unique et la pollution qu’ils génèrent. Aïe.
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Pour tirer cette conclusion, ils ont examiné 39 marques de pailles en cinq matériaux différents : plastique, acier inoxydable, bambou, verre et papier. Des PFAS se cachaient dans… 27 d’entre elles. Et les pailles en papier sont les mauvaises élèves : 90 % d’entre elles contenaient des PFAS, contre 75 % pour celles en plastique. Selon l’étude, leur présence si importante est due aux matériaux utilisés pour rendre les pailles “imperméables”.
Seules celles en acier étaient dénuées de PFAS : la prochaine fois que vous voulez siroter un petit cocktail avec vos potes, apportez donc votre propre paille, vous épaterez tout le monde, et en plus, vous pourrez l’utiliser pour toute la vie.
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Les PFAS sont un vrai sujet en Europe, notamment en France : selon le rapport de l’Inspection générale de l’environnement et du développement durable (IGEDD) relayé par France 3, la réglementation française des émissions industrielles “encadre encore trop peu les rejets en PFAS”.
Ces substances sont partout, avertissait Libération dès 2020 : textiles, emballages, ustensiles, cosmétiques, vernis, peinture, médicaments… Et elles peuvent polluer l’environnement et nuire à la santé des individus pendant des années. Alors mollo sur les pailles, apportez la vôtre, ou buvez à même le verre. Promis, on n’en meurt pas.