Il y a une structure en béton dans le quartier de Seongsu – souvent appelé le “Brooklyn” de Séoul – juste en face d’un magasin Dior sorti de terre lui aussi entre deux anciennes usines. Cette structure en béton, c’est celle qui abrite le dernier flagship de Tamburins, marque locale ultra-trendy, branche skincare du géant des lunettes de soleil GENTLE MONSTER. Ces noms ne vous disent rien ? Pourtant, ce conglomérat aux airs de luxe, dont LVMH possède d’ailleurs depuis 2017 (un presque timide) 7 %, est un passage obligé pour comprendre ce qu’est en train de devenir l’expérience client d’un monde où chaque interaction sociale est facilement remplaçable par une petite demi-douzaine de clics.
Publicité
Publicité
Dans le pays de la commodité, c’est d’ailleurs un comble que chaque sortie de nouveaux produits chez Tamburins, GENTLE MONSTER ou Nudake (la pâtisserie du groupe à l’expérience 100 % instagrammable et à qui on doit même une collab avec le groupe de K-pop NewJeans), provoque une queue interminable et parfaitement organisée devant chacun de leurs magasins à travers la ville. Il y a une queue pour un tour de manège, une queue pour un tour de musée, une queue pour un tour d’expérience sensorielle, tout en sortant avec un sac à la main et quelques milliers de wons en moins sur le compte en banque.
Chez Tamburins à Seongsu, ce dimanche de janvier, alors qu’il commence à peine à neiger, un employé sort immédiatement un petit meuble dédié à essuyer les parapluies de clients en haut des escaliers qui mènent à une cave ouverte sous une voûte transparente. En contrebas, un dédale où se mêlent œuvres d’art, jardins d’intérieur, shooting XXL de Jennie de BLACKPINK, et des îlots au mobilier futuriste où il est possible d’essayer les produits de la marque : maquillage, crèmes et autres parfums.
Publicité
Le personnel, ultra-discret, est là pour prendre en note les commandes sur des petites cartes logotées, en prenant soin d’écrire le prénom de l’acheteur et la référence des produits désirées avant un passage en caisse où, même pour le simple achat d’un baume à lèvres à 28 000 wons (environ 19 euros), la mise en sac est digne de l’achat d’un sac de luxe dans une maison de couture.
Publicité
Une photo sur les réseaux sociaux plus tard, le tour de manège est terminé, avec en souvenir un petit sac à la main, signe extérieur de coolitude pour la fin de la promenade. Bref, le shopping en présentiel a, encore, de beaux jours devant lui.