Ces pigeons ont un meilleur sens du rythme que vous – et ça va vous rendre zinzin

C’est un cours de gym comme un autre, sur le parquet rutilant d’un terrain de basket. Tête vers le haut, à droite, à gauche, l’instructeur effectue sa chorégraphie à toute vitesse. Je déglutis : sa trentaine d’élèves, dont je fais partie, va devoir reproduire ses gestes dans les moindres détails, à la fraction de seconde près. Haut, droite, gauche… Mince, c’est quoi après ? Trop tard, le temps de réfléchir, j’ai loupé mes mouvements. Autour de moi, pourtant, d’autres ont réussi. Je maudis mes camarades, plus doués que moi, et manque de balancer ma manette de rage. Car je viens quand même de perdre face à une bande de vulgaires pigeons.

Néanmoins, quand on a un meilleur sens du rythme – et surtout une meilleure mémoire – que moi, Headbangers: Rhythm Royale est un jeu complètement addictif. Le petit dernier de Glee-Cheese, un studio indépendant français de jeux vidéo, s’annonce comme un excellent battle royale composé de mini-jeux musicaux tous plus délurés les uns que les autres.

Révisez votre solfège

Le concept est simple : trente pigeons s’affrontent lors d’une série de quatre épreuves musicales pour espérer devenir la reine ou le roi des pigeons, aka le Maître de Headbanger. Attention : si vous pensez avoir un sens du rythme hors du commun, préparez-vous à remettre en question vos années de solfège – et à sortir de vos gonds très, très rapidement. Les épreuves testent tour à tour votre rapidité, vos réflexes, votre connaissance des sons d’instruments – et de vos touches de manette, votre oreille musicale, votre mémoire, votre coordination… Bref, vous ne serez ménagé·e à aucun moment !

Parmi ces épreuves – vingt-trois mini-jeux différents en tout ! –, on retrouve par exemple “First Piano Shooter”, où l’objectif est de retenir une mélodie jouée sur des pigeons déguisés en touche de piano – ne cherchez pas, c’est comme ça… – pour tenter de la rejouer avec un lance-pierre, “The Ring”, dont le but est de mémoriser des sons d’instruments et de les retrouver à partir d’une mélodie jouée dans un étrange cercle de torches au beau milieu de la jungle, ou encore “Run Pigeon Run”, dans lequel il faut attraper en rythme abeilles, parapluies et nuages lors d’une course platformer en 2D qui réduirait à néant vos skills du jeu du dinosaure sur Google Chrome… C’est vivant, très rageant, mais aussi diaboliquement addictif.

Je deviene fou

Alors, pourquoi ai-je donc failli lancer ma manette en loupant un pauvre mouvement de joystick lors de l’un de ces challenges ? Parce que, mine de rien, le jeu vous pousse dans vos retranchements. Il faut être hyper-rigoureux et précis comme jamais au moment où l’on reproduit un geste ou une combinaison de boutons, car le moindre délai nous condamne à l’échec. De quoi encourager toute la mauvaise foi du monde et tout mettre sur le dos de la latence de sa manette ou son clavier. Et puis perdre face à une armée de pigeons qui font “rou-rou”, c’est quand même vachement humiliant.

Outre l’exigence du sens du rythme, l’univers complètement barge du jeu a aussi tout ce qu’il faut pour vous distraire le temps d’une précieuse seconde. Les adversaires secouent leur cou de pigeon dans tous les sens, des bonus – ou malus – volent au-dessus de vous pour se faire attraper et constituent donc une tentation fatale, et puis, carrément, des pigeons géants passent de temps en temps devant le jeu, perturbant votre champ de vision pendant, cette fois-ci, une grosse poignée de secondes.

Le jeu permet de jouer contre l’IA mais propose aussi un mode multijoueur crossplay pour varier les plaisirs et vous mesurer à tout type d’adversaire en ligne. Crise de nerfs garantie, mais au moins, ce sera le même son de cloche pour tout le monde. Allez, on vous laisse, on doit aller hurler dans un coussin.

Headbangers: Rhythm Royale est disponible sur Xbox One, Xbox Series S/X, PC, PlayStation 4, PlayStation 5 et la Nintendo Switch.