Qui n’a jamais rêvé de trouver le compte Instagram d’une personne croisée dans la rue ? Si vous voulez jouer les Joe Goldberg des trois saisons de You (déjà, ne faites pas ça), deux étudiants de Harvard ont trouvé une solution qui relève plus de Black Mirror. AnhPhu Nguyen et Caine Ardayfio, deux étudiants en physique à Harvard, ont pris pour projet de développer des lunettes intelligentes dotées d’une technologie de reconnaissance faciale.
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Cette technologie s’inspire de notre cerveau pour trouver n’importe qui sur Internet à partir d’une simple image prise dans la rue. Le logiciel scanne des millions de visages présents sur en ligne, différencie tous les détails de celui-ci pour les comparer et retrouver votre crush parmi ses 80 sosies.
Selon 404 media, le projet utilise les Ray-Ban Meta 2 combinées à des services comme PimEyes, un moteur de recherche de reconnaissance faciale qui permet de trouver des images de n’importe qui sur Internet. S’il est plus souvent utilisé pour vérifier sa propre présence en ligne ou pour des raisons de protection de la vie privée, l’utilisation faite ici soulève des questions éthiques, notamment sur la surveillance et l’utilisation non consentie des photos.
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Le consentement n’étant pas une notion très respectée par nos deux étudiants, les créateurs ont testé le système sur des dizaines de personnes à Boston sans jamais demander leur accord. Ce projet a été avant tout créé pour avertir la population sur le danger de ces technologies qui se miniaturisent de jour en jour.
Et les géants, dans tout ça ?
Google et Facebook ont développé des technologies similaires mais ont refusé de les commercialiser en raison des risques. La journaliste du New York Times Kashmir Hill a détaillé comment ces géants de la tech disposaient de la technologie permettant d’utiliser la reconnaissance faciale en combinaison avec un flux vidéo, mais ont refusé de la commercialiser. Comme le mentionne Hill, le président de Google, Eric Schmidt, avait déclaré il y a plus de 10 ans : “[Google avait] développé cette technologie, et nous l’avons retenue”.
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Ce sont donc d’immenses problèmes éthiques qui se posent. On ne parle plus de deux étudiants qui testent une technologie qu’ils développent, mais de vraies bases de données qui nous dépassent tant leur taille est démesurée.
D’autres entreprises comme Clearview AI ont déjà commercialisé un système de reconnaissance faciale pour une somme dérisoire. Forcément, cette sortie a été très controversée
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David contre Goliath
Les créateurs de ce projet ont choisi de ne pas divulguer leur code, mais ils ont néanmoins réussi à démontrer la viabilité du concept via leur vidéo postée sur X/Twitter. Meta, l’entreprise qui fabrique les lunettes utilisées, s’est abstenue de tout commentaire spécifique concernant cette initiative. Il est important de noter que les inventeurs eux-mêmes mettent en garde contre les risques potentiels de harcèlement et d’abus que cette technologie pourrait engendrer. C’est l’occasion de relancer les débats sur la place de l’éthique dans l’utilisation de l’IA.