Au Royaume-Uni, il faudra peut-être scanner son visage pour mater du p0rn0

Publié le par Konbini,

© Tero Vesalainen/Getty

Et même filer ses coordonnées bancaires…

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Le gouvernement britannique compte serrer encore plus la vis sur l’accès aux sites pornographiques dans le pays. Avec le vote du très controversé Online Safety Act (ancien Online Safety Bill) en septembre dernier par le Parlement, toute une série de mesures liberticides pourraient bien être mises en place, rapporte Dazed. Le but ? Systématiser la vérification d’âge pour tout le monde, et protéger les mineur·e·s de contenu pour adultes.

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Dans un rapport du 5 décembre, l’Ofcom (Office of communications) liste une série de méthodes qui font froid dans le dos. Pour prouver que l’on est majeur·e et que l’on peut se squeezer le gotaga tranquillou devant un film, il faudra peut-être fournir ses photos d’identité, son passeport, son permis de conduire, ses coordonnées bancaires… et même accepter de se faire scanner le visage. Oui, oui. On parle d’estimer l’âge d’une personne en se basant sur ses traits.

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“Quand notre technologie estime que l’âge d’un·e utilisateur·rice est en dessous de 25 ans, par exemple, cet·te utilisateur·rice pourrait subir une seconde vérification d’âge via une autre méthode”, précise le rapport. “Nous savons qu’il existe un large éventail de méthodes pour estimer un âge.” Mais selon l’Ofcom, scanner les visages est bien plus efficace que toutes les autres.

Si le rapport précise que “la date de naissance complète ne sera pas partagée”, tout le reste des informations personnelles exigées représenterait un gros danger pour la vie privée des utilisateur·rice·s. La moindre fuite de données serait un véritable drame. “Les conséquences potentielles d’une fuite de données sont catastrophiques et pourraient entraîner du chantage, des arnaques, détruire des relations et outer les préférences sexuelles de personnes dans des situations de grande vulnérabilité”, avertit Abigail Burke, de l’organisation britannique de préservation des libertés numériques Open Rights Group à la BBC.

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Alors pourquoi un tel acharnement ? Le Royaume-Uni souhaite surtout protéger les plus jeunes de l’exposition à la pornographie. En moyenne, l’Ofcom estime qu’un enfant découvre sa première vidéo pornographique à l’âge de 13 ans au Royaume-Uni. 27 % des enfants tombent même dessus dès 11 ans. Mais on n’est pas sûrs que scanner leur visage soit la meilleure solution.