Je n’ai pas de Switch. J’ai raté le coche. Mon histoire Nintendo s’est arrêtée, je ne sais plus trop pourquoi, à Game Boy, sans doute car je n’ai jamais passé le niveau des hippopotames du Roi Lion. Bien sûr, à l’adolescence, j’ai fréquenté quelques amis équipés d’une N64 et j’ai joué à l’arène avec les petits ballons sur une télé cathodique après un mauvais sandwich. Alors quand, l’année dernière, mon collègue François a lancé un grand tournoi Mario Kart, je n’ai pas osé glisser mon nom dans le fichier Excel dédié, alors que j’aurai adoré remporter le précieux trophée imaginé par la céramiste Audrey Giacomini.
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Pour la rentrée, François a remis le couvert et, une fois de plus, l’effervescence et le trash talk de mes collègues autour de la grande compétition m’a découragé de m’inscrire. Mais, alors que les poules ont déjà commencé, le binôme, fort, de mon autre collègue Lucie, s’est fait les croisés et j’ai reçu ce message :
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“Tu joues à Mario Kart demain, 12 h 50, 4 courses.”
J’accepte mon sort avec joie, j’ai une bonne excuse pour être nullos et je peux quand même jouer – et pas me retrouver solo pour la pause dej. Une partie de moi ne refuse pas l’idée de passer acheter une Switch pour jouer toute la nuit, mais je suis un garçon raisonnable. François me file quand même quelques conseils et je mate un tuto sur YouTube histoire de me mettre dans l’ambiance. Je retiens un truc : prendre Yoshi, une petite moto et des roues rollers.
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Accééééélère
Le jour est venu, me voilà manette en main, prêt à foncer. D’ailleurs, mon prof du jour me donne une technique qui me paraît imparable et tout à fait en adéquation avec ma pratique des jeux de courses sur PC à l’époque des cartes 3DFx : accélérer et c’est à peu près tout. On commence par une course d’entraînement, ça tape dans les murs, mais vite, la simplicité du jeu me donne confiance, je vais réussir au moins à battre quelques IA.
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Les courses sont tirées au sort, on tombe apparemment sur des courses classiques, ambiance Mario mims des 90’s avec le sol bien plat et des trous de taupe. C’est parti, mon Yoshi rose – sans sa moto à roue rollers, François m’a conseillé une autre config avec un deltaplane Animal Crossing que j’affectionne beaucoup – fonce et malgré quelques barrières j’arrive à rester dans le ventre mou de la course.
Un peu de chance
Je ne termine pas dernier, c’est le principal. Sur les trois autres courses, j’arrive à finir une fois troisième et une fois deuxième, c’est sans doute la chance du débutant et quelques réflexes de soirées consoles du début du siècle. Croyez en vos rêves. Même si je suis éliminé du prochain tour, j’ai joué, j’ai kiffé. Déso, chéri, mais je vais acheter une Switch.
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