On aimerait un jour pouvoir se réveiller sans tomber sur une énième étude faisant un état des lieux accablant sur le sexisme dans les jeux vidéo. Pouvoir lancer une game en ligne et laisser son chat vocal activé, sans risquer de se faire infantiliser, harceler, traiter de tous les noms ou menacer de mort juste parce qu’on n’est pas un homme cis. Ou encore, ne pas avoir à cacher son genre comme le font près de la moitié des joueuses de jeux de combat, révélait une enquête de l’Ifop en mars 2023.
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Des chiffres alarmants sur le cybersexisme dans les jeux vidéo
Malheureusement, une nouvelle étude sur le sujet commandée par le service haut débit britannique Sky Broadband rappelle une fois de plus à quel point nous en sommes loin. Toujours le même constat alarmant, rapporte Eurogamer : au Royaume-Uni, 49 % des joueuses ont déjà été victimes d’insultes ou de harcèlement lors de parties en ligne. Le chiffre s’élève à 75 % quand on se concentre sur les gameuses entre 18 et 24 ans.
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Avec des conséquences graves : l’étude révèle que 1/4 des concernées “se sentent déprimées” à la suite d’une telle expérience. Pire : à cause de cela, une gameuse sur 10 développe des idées suicidaires.
“La réalité est que si cela se produisait sur un terrain de football, vous auriez un arbitre qui aurait carrément sifflé et sorti la personne”, s’insurge Jasmine Skee, la PDG de la ligue d’e-sport britannique Guild Esports. “Nous ne pouvons pas continuer à regarder ces chiffres grandir et laisser ces femmes continuer à vivre cela.”
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Passer de la constatation à l’action
Mais alors, comment agir concrètement pour lutter contre ces comportements nocifs et parfois même meurtriers ? Si vous êtes vous-mêmes victimes de ce type de situation, cinq gestes peuvent vous aider : bloquer l’auteur·e des messages, conserver les preuves – ou demander à un·e proche -, signaler le contenu et demander sa suppression, porter plainte et en parler à quelqu’un.
Outre le besoin urgent d’une mobilisation concrète du côté des plateformes de streaming pour des bans plus stricts, permanents, et de l’industrie vidéoludique pour une représentation plus juste de personnages féminins puissants, inspirants et libérés d’un male gaze aussi réifiant que dégradant, vous pouvez vous aussi vous mobiliser à votre échelle pour être un·e allié·e et faire changer les choses :
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- C’est la base du bien-vivre en ligne, et dans la vie en général : respectez vos interlocuteur·rice·s pendant les parties, ne leur demandez pas des informations personnelles ou autres questions indiscrètes. C’est la décence la plus élémentaire.
- Réagissez dès que vous entendez ou lisez le discours sexiste d’un·e joueur·euse, que vous connaissiez cette personne ou non. Raids sur Twitch, débats houleux sur les forums en ligne, dans les commentaires de publications sur les réseaux sociaux… Ne laissez pas passer, ne faites pas comme si vous n’aviez pas entendu la personne, mais interpellez-la au contraire, confrontez-la à ses propres paroles et signalez-la le cas échéant. L’étude que nous citions plus haut précise que 51 % des joueurs ont déjà assisté au harcèlement en ligne d’une joueuse. En revanche, elle ne révèle pas combien d’entre eux ont réagi au lieu de se contenter de rester passifs.
- Demandez à vos proches qui sont joueuses en ligne comment elles vont et proposez-leur votre aide en cas de besoin : modération du chat, soutien émotionnel, récupération de preuves, ligne téléphonique (3018 pour le cyberharcèlement, SOS Suicide Phénix Écoute 01 40 44 46 45 ou Suicide Écoute 01 45 39 40 00), signalement sur Pharos, accompagnement pour aller porter plainte au commissariat… Et respectez son choix si elle ne souhaite pas ou ne se sent pas la force de porter plainte.
- Si vous en avez, éduquez vos enfants. Apprenez-leur les bons réflexes, ne tenez pas de discours sexistes devant eux – et nulle part ailleurs en général – et condamnez le moindre propos discriminant qu’ils peuvent entendre.
- Boycottez les jeux qui représentent de façon dégradante, réductrice et sexualisante les personnages féminins.
- Soutenez plutôt les initiatives d’associations telles que Afrogameuses, luttant pour la représentation et le soutien des femmes noires dans le monde du jeu vidéo, ou Women in Games France, Stream’Her, une communauté d’entraide et de mise en avant des femmes dans le monde du streaming, Witch Gamez, le collectif de gamer·euse·s engagé·e·s contre le sexisme, les événements caritatifs bénévoles récoltant des fonds pour lutter contre le harcèlement en ligne et les violences sexistes et sexuelles tels que FURAX organisé en février dernier… et bien évidemment toutes les streameuses présentes sur les plateformes.
Ce que dit la loi
Comme l’explique le site #stopcybersexisme, trois lois majeures condamnent le cybersexisme. Déjà, le cyberharcèlement est puni de deux ans de prison et de 30 000 euros d’amende. Ensuite, le partage sans consentement de contenu à caractère sexuel (revenge porn) est puni de deux ans de prison et de 60 000 euros d’amende. Enfin, le harcèlement en ligne de groupe (raids) est passible de trois ans de prison et 45 000 euros d’amende.
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