Ce restaurant de Pittsburgh ne sert que des plats de pays en conflit avec les États-Unis

Publié le par Alexandra Phanor-Faury,

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Dans tous les coins du monde, la nourriture réussit à rassembler les peuples et les cultures et à renforcer leurs liens. C’est le dénominateur commun le plus fort. La nourriture, première étape du dialogue ? C’est ce qu’ont l’air de dire les fondateurs de Conflict Kitchen. Ce restaurant de Pittsburgh, en Pennsylvanie (États-Unis), ne sert que de la nourriture venue de pays en conflit avec les États-Unis.

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Ce restaurant a été fondé par Dawn Weleski et Jon Rubin, deux artistes qui ont monté ce projet artistique devenu un petit commerce. Le but est de créer une meilleure compréhension entre les pays, les peuples et les cultures en passant par la cuisine. Jon Rubin a expliqué a Konbini :

“L’idée est de créer des conversations politiques avec notre clientèle. Ce n’est pas courant pour les Américains, car cela suppose de reconnaître l’humanité de peuples vivant dans des pays en conflit avec le gouvernement des États-Unis.”

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Des plats de Corée du Nord ou d’Iran

Depuis sa création, Conflict Kitchen est le seul restaurant de Pittsburgh à servir de la nourriture originaire de pays comme le Venezuela, la Palestine, la Corée du Nord, l’Afghanistan ou encore l’Iran. Jon Rubin dit que la clientèle est aussi diverse que la nourriture servie dans son restaurant :

“Les réactions au projet sont très positives. On est devenu un lieu que visitent les touristes. On a des clients venus de tout le pays, les gens font vivre le projet en mangeant notre nourriture. Beaucoup de clients nous disent que c’est la première fois qu’ils mangent la nourriture des pays que nous mettons à la carte.”

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Le menu varie tous les trois à cinq mois pour mettre à l’honneur un pays en conflit. Avant de se lancer dans la préparation de plats de contrées éloignées, les deux fondateurs ont passé presque deux ans à effectuer des recherches sur la gastronomie des pays concernés, mais aussi sur leur culture et leur histoire politique. Ensuite, ils élaborent le menu.

“Après avoir choisi un pays, nous impliquons des membres de la diaspora concernée dans l’élaboration des plats. Dès que nous le pouvons, nous visitons les pays concernés pour connaître la culture, la cuisine et pour absorber tout ce qu’on peut”, explique Jon Rubin.

Des retours positifs malgré quelques controverses

Chaque thématique implique des évènements et des discussions afin que les clients s’approprient les sujets concernés. La nourriture est emballée dans une feuille de papier où sont imprimées des données sur la culture, la politique, la religion et des citations du pays en question.

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Si les retours sont positifs, quelques controverses n’ont pas manqué d’éclater. En 2015, des organisations juives avaient protesté contre le menu palestinien, vu comme une campagne anti-israélienne. Pour les deux associés – dont l’un est juif –, il s’agit avant tout d’humaniser la culture palestinienne et d’ouvrir un espace d’expression aux immigrés palestiniens. Le restaurant a dû fermer quelque temps après avoir reçu des lettres de menaces anonymes. Ça n’a pas arrêté les deux acolytes pour autant.

En ce moment, le restaurant met à l’honneur la nourriture de la confédération iroquoise. Il s’agit d’une ligue composée de six nations indigènes originaires de l’État de New York, ayant noué des attaches historiques en Pennsylvanie. Conflict Kitchen est ainsi le seul restaurant des États-Unis à servir de la nourriture iroquoise. Les plats proposés sont un point de départ pour intéresser les Américains aux cultures qui les entourent et aux pays qu’ils connaissent mal, humainement parlant.

Pour en savoir plus sur ce projet, rendez-vous ici.

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