Le plus jeune chef français triplement étoilé, Glenn Viel, s’ouvre à de “nouveaux horizons” en intégrant le jury de l’émission Top Chef dans l’espoir de gagner plus de visibilité pour promouvoir une cuisine plus respectueuse de l’environnement. Couronné de trois étoiles Michelin en 2020 pour sa cuisine à L’Oustau de Baumanière, en Provence, et élu la même année Chef de l’année par ses pairs, le chef de 41 ans dit ne pas “avoir l’impression d’être plus connu que ça”.
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“On vit dans un monde des médias, il faut se faire voir, assure-t-il. La télé c’est un vecteur énorme de communication, il n’y a pas mieux maintenant, surtout avec une émission qui est très regardée.” Quand il était à ses débuts, “Internet n’existait pas. C’est fou à quel point tout va vite. On découvre des talents, des jeunes qui peuvent s’exprimer à partir du petit écran, je trouve ça plutôt sympathique”, ajoute-t-il.
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Douze ans après son lancement, Top Chef devient un passage obligé, aussi bien pour les jeunes cuisiniers qui veulent propulser leur carrière que pour les chefs étoilés qui font partie du jury ou jugent ponctuellement les épreuves.
Tremplin
Lauréat de 2012, Jean Imbert en est un exemple : il investit mercredi les cuisines du Plaza Athénée, palace parisien où il a succédé cet été à Alain Ducasse, chef multi-étoilé de renommée internationale. “Cela m’a mis à l’ordre du jour, j’ai pris une fusée. Je suis aujourd’hui à un stade où il m’aurait fallu dix ans pour arriver jusque-là”, confie pour sa part Mohamed Cheikh, gagnant de la dernière édition de Top Chef, très en vue sur la scène gastronomique parisienne.
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C’est dans le même état d’esprit que Glenn Viel, qui a rejoint Hélène Darroze, Philippe Etchebest et Paul Pairet dans le jury de Top Chef, se prépare pour le tournage de la treizième saison qui démarre en octobre pour une diffusion en 2022. “C’est une belle émission, on découvre des talents, c’est divertissant, mais sérieux, bien fait, il y a des moyens, et cela rentre dans mes valeurs”, souligne-t-il en espérant “dénicher un futur très grand”.
“Pour grandir, il faut voir ce qui se passe ailleurs. J’ai travaillé très dur, j’ai fait du 7j/7 pendant très longtemps et puis, pour s’exprimer différemment, il fallait prendre deux jours de congé, du recul. Maintenant, j’ai envie de voir d’autres horizons”, explique-t-il. “Cela apporte quelque chose pas seulement médiatiquement, mais intellectuellement. Vous revenez de l’émission, vous cogitez, cela alimente le moulin.” Il ne trouve pas “gênant” d’être absent de son restaurant certains jours pendant les deux mois du tournage de Top Chef.
“Un truc un peu fou”
“J’ai un chef qui est avec moi depuis quinze ans. Je ne suis vraiment pas inquiet. À ce stade de cuisinier, j’ai besoin de faire quelque chose d’autre.” Il dit avoir besoin de cette médiatisation pour “mener un combat sur l’écologie”. “Quand on parle de l’écologie, on parle du bien manger. On fait attention à ne pas gaspiller, on donne des produits organiques aux cochons, on a un potager, des ruches, ce n’est évidemment pas suffisant”, souligne-t-il.
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Breton, il a fait gagner la troisième étoile à L’Oustau de Baumanière, une institution provençale, mais confie que la maison “ne lui ressemble pas”. Il souhaite ouvrir “dans quelques années” son propre restaurant, “un truc expérimental, un peu fou” et aller “plus loin” dans son univers. “Les adultes sont pris dans une espèce de tourment, on a les factures, les enfants, les courses. On ne se laisse plus rêver. Il n’y a pas beaucoup de place pour le rire. J’aimerais bien ramener une part de rêve.”
Konbini food avec AFP