Si vous êtes passés par votre boulangerie de quartier récemment, vous l’aurez probablement remarqué : les prix des viennoiseries et des galettes des rois ont augmenté. Des hausses parfois minimes, et d’autres plus conséquentes qui peuvent parfois refroidir la clientèle. Mais n’y voyez pas là une volonté des artisans de se faire de l’argent facile sur votre dos, car ces derniers traversent une crise majeure qui pourrait bien venir fragiliser, encore un peu plus, le monde de la restauration et des commerces de bouche déjà durement touché par la crise sanitaire.
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Depuis quelques mois, une hausse des prix du beurre et les difficultés d’approvisionnement pèsent sur les métiers de la boulangerie et de la pâtisserie, laissant même craindre une pénurie prochaine. À quelques jours de l’Épiphanie, le prix des galettes des rois s’en retrouve donc évidemment concerné. “Le beurre prenait 50 centimes par semaine. On s’aperçoit que ça va faire comme il y a trois ou quatre ans, on va arriver avec du beurre à 10 euros le kilo. La deuxième inquiétude, c’est aussi la pénurie. On a eu plusieurs remontées en France, où les artisans sont obligés de passer d’un fournisseur à l’autre”, confie Dominique Anract, président de la Confédération nationale de la boulangerie-pâtisserie française, à France Info.
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Si le beurre est en pleine inflation, d’autres matières premières subissent une flambée des prix que les commerçants et artisans sont obligés de compenser en boutique. Dans un long post Instagram, l’enseigne Tartelettes est revenu en détail sur les contraintes auxquelles ils doivent se soumettre depuis quelques mois. “On a vraiment fait tout notre possible pour contenir au maximum la variation de prix, tout en restant fidèle à nos promesses de qualité. C’est une décision que l’on aurait aimé éviter mais la situation commence à peser dans la gestion et la survie de notre petite boutique… Alors on espère de tout cœur que vous comprendrez”, espèrent les deux fondateurs de l’enseigne qui ont limité leurs augmentations de prix aux produits contenant des noisettes du Piémont, des pistaches d’Iran et de la vanille Pécan.
À la veille de l’Epiphanie, la hausse du prix du beurre n’est pas le seul obstacle pour les boulangers et pâtissiers. Car aux pénuries de carton, de papier, d’emballages sont venus s’ajouter à l’inflation sur le prix du sucre, des amandes… À cela, il faut ajouter l’inflation et les diverses hausses de prix sur le prix du carburant, du bois en palette et de l’électricité. “Quand vous avez plusieurs frigos, l’addition grimpe rapidement”, nous a confié un boulanger du nord de Paris.
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Pour certains, l’augmentation prix de la galette des rois est peut-être l’occasion de sensibiliser le client au “prix réel des choses”. “Quand on sait qu’une galette demande de longues heures, voire plusieurs jours de production, avec des produits de qualité, le client doit savoir que ces choses-là ont un prix”, défend-il. Une vidéo de Food Checking, l’an denier, revenait justement sur cette question.
À voir si le portefeuille des Français, lui, pourra l’assumer.