Le parmesan est un fromage mondialement apprécié, mais surtout régulièrement menacé. Quelques semaines en arrière, nous vous parlions des nombreuses contrefaçons dont le fromage italien se retrouve victime à travers le monde.
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Mais aujourd’hui, c’est une tout autre menace à laquelle l’Italie et les producteurs de parmesan doivent faire face : l’hypothèse d’un rachat par Lactalis du groupe Nuova Castelli, l’un des principaux exportateurs de parmesan.
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Défendre un produit emblématique
En Italie, la nouvelle n’est pas passée inaperçue. Le ministre de l’agriculture, Gian Marco Centinaio, comme Ettore Prandini, président de la Coldiretti, le principal syndicat agricole du pays, sont ainsi montés au créneau pour défendre cette marque et ce produit historique.
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“Nous ferons tout pour protéger l’agroalimentaire italien de l’assaut des multinationales étrangères. Le Parmigiano Reggiano est l’un des produits les plus représentatifs du made in Italy, une fierté de notre excellence gastronomique”, a déclaré Gian Marco Centinaio.
Bras de fer
Mais pourquoi donc les Italiens s’insurgent-ils du rachat potentiel d’un groupe qui est déjà détenu à 80 % par un groupe britannique ? Parce qu’il est la dernière manifestation du bras de fer commercial et économique entre l’Italie et la France, notamment dans le secteur laitier fromager.
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“Lactalis détient déjà un tiers du marché national dans les compartiments stratégiques du secteur laitier fromager. Il faut arrêter la vente du Parmigiano Reggiano aux Français pour ne pas répéter les erreurs du passé, avec la cession de Parmalat à Lactalis”, a prévenu Ettore Prandini.
Fromage et haute couture
Ces dernières années, Lactalis a déjà mis la main sur de nombreuses autres marques italiennes : Galbani, Invernizzi, Cadermartori, Vallelata ou encore Parmalat. Une politique économique qui agace l’Italie et qui touche également d’autres domaines, souvent très symboliques, de la haute couture (Gucci) au luxe (Fendi), en passant par la banque.
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Parmi les autres potentiels racheteurs de Nuova Castelli, Lactalis se retrouve au coude-à-coude avec le groupe italien Granarolo. Un scénario qui, on s’en doute, satisferait davantage nos voisins transalpins et la Coldiretti. Le syndicat a, en effet, appelé le gouvernement italien à créer une alliance italienne pour la reprise de ce groupe. Affaire à suivre.