On est allé manger coréen au concert de BTS

Publié le par Pharrell Arot,

(© Club Sandwich)

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Chorés, condiments fermentés et le meilleur rappeur du moment.

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Vendredi soir, il est 18 heures, et le parvis de l’AccorHotel Arena est noir de monde. Ce soir, le groupe coréen BTS, véritable phénomène planétaire, donne à guichets plus que fermés l’avant-dernier concert de sa tournée européenne. Groupes de fans organisés, parents aux regards perdus, et beaucoup d’adolescent·e·s aux cheveux colorés : le groupe star des réseaux sociaux attire les foules.

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Si nous sommes présents, c’est évidemment pour voir les chorés du boys band coréen, mais aussi pour rencontrer la délégation coréenne venue en France à l’occasion du SIAL, le Salon international de l’alimentation. Gastronomie coréenne avant un show millimétré, nous montons dans les couloirs de Bercy sans trop savoir ce qui nous attend.

Fermentation et condiments

En guise de première partie, les clips du groupe sont diffusés sur écran géant, de quoi donner à la foule compacte l’occasion de s’adonner à une séance de karaoké ponctuée de cris à l’apparition de chaque membre du groupe en gros plan. Au stand du merchandising, les fans font une razzia sur les hochets lumineux à l’effigie du boys band qui s’éclaireront en rythme et en couleur tout au long du show.

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Pendant cet exercice vocal, je rencontre en loge deux incroyables Coréennes, en habits traditionnels. C’est à ce moment-là que j’ai compris que la soirée serait vraiment foutraque, découvrant d’un côté les condiments coréens avec des spécialistes de leur fabrication, tout en étant dans le ventre du concert le plus fou de l’année. Notre coup de cœur : le gochujang, cette pâte de piment et de riz fermentés, mêlant feu et umami, qu’on peut utiliser à toutes les sauces, que ce soit ici dans notre tuto de tofu aux figues ou dans une version végétarienne d’un “pulled pork” à base de fruit du jacquier.

Love yourself

Après ce festin, je rejoins, l’estomac plein, les gradins avant l’arrivée des sept membres du groupe. Si c’est pour moi une totale découverte, les fans, eux, connaissent chaque note, chaque refrain (parfois en anglais) de tous les morceaux du groupe. La lumière s’éteint, les spots virevoltent, et les BTS débarquent enfin sur scène sous les cris assourdissants de la fosse.

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La scénographie n’est pas la plus incroyable que j’aie pu voir dans la salle parisienne, mais l’énergie du groupe et l’engouement du public font bon ménage pour la création d’une des ambiances les plus folles de l’année. Chaque membre y va de son solo, changeant de costume pendant des vidéos exclusives de nos stars diffusées entre chaque tableau.

Parmi les sept garçons, le leader et rappeur RM vole la vedette, débarquant pour un morceau en costume Vuitton, paire de Jordan Off-White aux pieds, et n’ayant rien à envier à Drake. Côté influences, les trois rappeurs du groupe nous rappellent que la pop coréenne a elle aussi été biberonnée aux meilleures heures de MTV, surtout quand ils s’élèvent du sol en doudoune blanche, pour un morceau et une énergie qui puisent autant du côté des productions de Diplo que des clips mythiques de Puff Daddy.

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Et c’est là qu’on comprend pourquoi le groupe a connu un succès mondial malgré la barrière de la langue. Il s’agit ici d’un mégamix d’influences, ultra-maîtrisé, auquel s’ajoute la culture des idoles coréennes. En deux heures, on voit BTS, mais à travers eux, on entend Justin Bieber, Justin Timberlake, Rae Sremmurd ou Michael Jackson, sans pour autant tomber dans la pâle copie.

Il y a évidemment des moments plus mièvres, dédiés à une fan base jeune et enamourée, à l’image de ce tableau où les chanteurs du groupe “s’auto-pécho” en dansant avec des porte-manteaux, sorte de combo entre un douteux morceau de R-Kelly et la mise en scène d’un spectacle de Jeff Panacloc.

Au bout du compte, durant plus de deux heures, je découvre un groupe incroyable, un des plus énergiques shows de l’année, même si, en non connaisseur, certaines parties peuvent faire sourire. Les BTS sont tout simplement des bêtes de scène, avec encore une mention pour RM (dont l’ancien blaz est tout simplement Rap Monster), qui mérite sans doute une carrière solo – on le voit d’ailleurs très bien conquérir l’Amérique avec un album rap.

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À l’image de sa culture gastronomique, mêlant prise de risque et tradition, la K-pop, avec BTS en tête, s’affirme comme un mouvement moderne, prêt à conquérir le monde.

Merci au Korea AT center pour l’invitation.