On a rencontré Letizia Calcamo, la militante qui cuisine pour les réfugiés avec son asso Va faire cuire un œuf

Publié le par Valentine Cinier,

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Pour réagir et faire face à la vague d’immigration en France, un élan de solidarité porté par Letizia Calcamo, fondatrice de l’association Va faire cuire œuf.

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Jeudi 11 janvier, 9 h 45, Letizia Calcamo est en train de préparer des sandwichs chez elle, avec l’aide de Nassour, ancien demandeur d’asile. Son nourrisson en kangourou, elle enchaîne, entre deux biberons, la préparation d’une centaine de sandwichs pour des réfugiés mineurs et isolés. Une autre bénévole ira les distribuer au métro Couronnes, comme tous les midis de la semaine. Cette trentenaire a eu l’envie d’agir et d’aider les milliers de réfugiés qui (sur)vivaient dans des camps de fortune en plein Paris, installés à l’été 2016.

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Letizia Calcamo, attachée de presse d’une grande maison de mode, a rapidement créé une association avec sa meilleure amie Anouk Biard. Et pour le nom, ce sera Va faire cuire un œuf. Ce petit aliment nourrissant est très apprécié des migrants : “C’est vraiment universel, facile à préparer, à manger et à conserver”, explique-t-elle. Aidée de son compagnon, Romain Touitou, directeur des restaurants Bob’s Food, Letitzia enchaîne la préparation et la distribution de repas pour 200 ou 300 personnes, en dehors de ses heures de travail. Deux dîners de soutien ont été organisés pour récolter des dons afin d’aider les réfugiés en provenance d’Afrique et du Moyen-Orient. Au programme : menu végétarien, DJ set assuré par Louise Chen et ambiance détente. C’est un succès et l’association a enfin les moyens de poursuivre son action. On leur propose un moyen plus simple d’aider, on délivre un message peut-être plus audible que d’autres”, se justifie Letizia Calcamo.

Elle remarque une prise de conscience générale avec une envie d’aider et d’agir. “Et à chaque fois, les dîners de soutien marchent très bien car ce n’est pas la même démarche. Les gens ne sont pas directement confrontés à la situation de détresse des migrants”, explique la jeune maman.

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Avec deux enfants en bas âge, Letizia aimerait que l’association rassemble plus de membres actifs et réussisse à vivre sans elle. Pourtant, Va faire cuire un œuf compte aujourd’hui plus de 500 membres. “La demande est tout de même moins forte. Le gouvernement a placé beaucoup de migrants dans des centres d’accueil en région mais continue à refuser encore beaucoup de monde.”

Nassour est arrivé en France en juillet 2015 après avoir passé cinq jours en mer, de la Libye à l’Italie. Il a survécu et a reçu ses papiers en février 2016 via l’un des centres d’accueil de demandeurs d’asile (CADA). Aujourd’hui, il est logé à Meaux et travaille dans le bâtiment, il a une vie presque normale. Grâce à l’association, Nassour a pu participer à la course à pied Nike 10 km Paris Centre, en octobre dernier. “Nous faisons aussi beaucoup d’actions de suivi individuel et d’aide aux jeunes migrants mineurs. À Noël, j’avais une famille avec moi, là je vais acheter une paire de baskets à un jeune… C’est vraiment du cas par cas”, explique Letizia.

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En 2017, le nombre de demandes d’asile a explosé, dépassant la barre symbolique des 100 000 demandes (100 412 demandes). Une augmentation de 17 % par rapport à 2016 selon l’Office français de protections des réfugiés et apatrides (Ofpra), atteignant un niveau historique. Une aide humanitaire est donc une urgence de tous les jours.

Depuis la création du projet, Va faire cuire un œuf s’est fermement engagé à militer pour une aide humanitaire imminente, auto-organisée et indépendante à Paris en répondant aux urgences et besoins immédiats des réfugiés. L’asso offre aussi des conseils en matière d’hébergement, d’éducation, tout en misant entièrement sur une intégration chaleureuse et humaine en proposant des cours de langue et des activités culturelles. Le prochain rendez-vous ? Un goûter organisé pour la Chandeleur avec les migrants.

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Comment aider ?
Vous pouvez faire un don ou devenir membre de la famille Va faire cuire un œuf en effectuant un don symbolique de 10 euros par an et en utilisant vos talents et votre savoir-faire pour aider à développer les projets de l’association, ou tout simplement en faisant du bénévolat au sein de sa chaîne d’approvisionnement alimentaire et sanitaire, ou en l’aidant à organiser des événements de levée de fonds ponctuels.

Va faire cuire un œuf
Association à but non lucratif en soutien aux réfugiés en situation de précarité en France.