État des lieux d’urgence sur le plastique, tour d’horizon des alternatives et bonnes pratiques à adopter. #leplastiquenonmerci par France Inter et Konbini.
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Il y a quelques mois, la rédaction de Club Sandwich s’était essayée à la vie sans plastique. Pendant un mois, notre rédacteur en chef avait ainsi tenté d’écarter de son quotidien toute forme d’emballages en plastique et faisait le récit de cette épineuse aventure.
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Quelques mois plus tard, on a inversé les rôles et nous avons demandé à quelques-un·e·s de nos collègues de relever ce même défi dans leur alimentation, pendant une semaine, à l’occasion de l’une journée spéciale sans plastique organisée par Konbini et France Inter.
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Manon
Avant de commencer l’expérience, Manon était déjà sensibilisée à la question de la consommation de plastique. Ce défi ne devait ainsi a priori ne pas lui poser trop de problèmes. “Je fais globalement assez attention à tout ça dans mon quotidien, donc ça n’a pas été trop compliqué. Puis j’ai la chance de pouvoir cuisiner tous les soirs.” Il a simplement fallu trouver une alternative au pain de mie en sachet du petit-déjeuner… et éviter le petit pot de sauce qu’on lui a glissé discrètement avec son falafel à emporter.
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La vraie difficulté est arrivée en milieu de semaine, alors qu’elle partait en week-end au ski. Il a fallu s’organiser et anticiper. “Là, c’était un peu plus embêtant. Mais j’ai prévu le coup en achetant des gâteaux, des pâtes et du riz en vrac. Et mes amies ont joué le jeu, dit-elle. On a aussi beaucoup mangé à l’extérieur – au restaurant ou chez des amis – où je ne pouvais pas vraiment contrôler la présence de plastique au préalable.”
Les galères ?
– Chez le boucher. “Il faut être hyper vigilant. Souvent, sans que tu t’en aperçoives, on te glisse du plastique. Quand je suis allé chercher du jambon chez le boucher, j’ai bien vérifié que l’emballage ne soit pas en plastique… mais je n’avais pas remarqué les pellicules de plastique qui séparaient les tranches.”
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– La bière de concert. “Je suis allée à un concert en début de semaine et j’ai dû me rabattre sur une bière servie dans un gobelet en plastique mais consignable. Je n’ai pas vraiment eu le choix et je n’ai même pas demandé s’il y avait une alternative. Quelques semaines plus tôt, on m’avait gardé ma gourde en verre à L’Olympia – je pensais donc que c’était interdit.”
Le bilan ?
“J’ai l’impression d’avoir réussi le pari et d’avoir été plutôt une bonne élève sur cet exercice, sourit-elle. Mais c’est surtout parce que j’ai eu l’opportunité de manger régulièrement à l’extérieur. Si mes vacances avaient duré plus longtemps, je pense que j’aurais beaucoup plus galéré, car je n’aurais pas pu amener les aliments en vrac achetés avant mon départ dans mes épiceries habituelles.”
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Pierre-Emmanuel
Voilà plusieurs années déjà que Pierre-Emmanuel, qui travaille à la production vidéo de Konbini, fréquente un magasin proposant des aliments divers en libre-service. Pour lui non plus, le défi ne devait pas se montrer insurmontable… sauf quand il a fallu passer de très peu de plastique à plus du tout.
“Ce qui est le plus compliqué, c’est que même dans les magasins spécialisés, il y a des choses que tu ne trouves pas sans la présence de plastique, observe-t-il. Le lait, par exemple. “Je n’ai tout simplement pas trouvé de lait dont les emballages ne contenaient pas de plastique. Les briques en carton comprenaient un bouchon en plastique, le lait en poudre stocké dans une boîte en carton était entouré de plastique…”
Les galères ?
– Chez le poissonnier. “En commandant mon poisson, j’ai signalé au marchand que je n’avais pas besoin de plastique. Le poissonnier m’a regardé, interloqué et hésitant, le papier rempli d’eau et de jus de poisson à la main : ‘Euh, vous êtes sûr Monsieur ?’ Finalement, il a joué le jeu et m’a donné un second papier pour éviter que cela coule dans mon sac en toile.”
– Les lasagnes. “On a voulu se faire des lasagnes avec ma copine… en vain. On n’a tout simplement trouvé aucun paquet de lasagnes à cuire sans présence de plastique, dit-il. La recette qu’on avait comprenait aussi des pignons de pin. Là encore, on a dû abandonner. Impossible d’en trouver sans plastique, où alors en payant beaucoup trop cher.”
– La livraison à domicile. “Je me suis bloqué le dos en plein défi, j’étais cloué au lit. Je me suis commandé à manger via Deliveroo en prenant bien soin de ne pas solliciter de couverts en plastique, et en choisissant des enseignes déjà raisonnées dans leur utilisation du plastique. À chaque commande, je précisais bien que je ne voulais pas de plastique, et ça a marché.”
Le bilan ?
“Cela m’a demandé un peu d’anticipation, notamment lorsqu’il a fallu prévoir mes repas pour la semaine. Je préparais à l’avance, donc cela laisse parfois moins de place à l’improvisation, explique-t-il. Même en faisant très attention, il arrive de se retrouver quelque peu piégé. Je me suis fait avoir à un concert, quand on m’a servi une bière dans un verre en plastique jetable. Le genre de verre dont on se sert une fois, et qu’on jette immédiatement après utilisation.”
Irakliy
Si Irakliy devait résumer sa semaine sans plastique en quelques mots, ce serait une succession de refus et de justifications. “J’ai eu beaucoup de mal à faire comprendre aux commerçants que je ne voulais pas de plastique. On m’a répété plusieurs fois : ‘Mais ça va tout abîmer’ ; ‘Vous serez plus tranquille avec un petit sac, non?'”
Reste qu’il est parvenu à relever le défi sans trop de difficulté. “En règle générale, je fais des efforts dès que c’est possible. Mais je reconnais qu’il m’arrivait d’être moins regardant quand je rentrais tard le soir ou lorsque j’étais pressé. Cette expérience m’a permis de voir qu’il était possible de faire beaucoup plus, sans être radical pour autant.”
Les galères ?
– Le fromage blanc. “Trouver des produits laitiers, et précisément du fromage blanc, dans des emballages qui ne sont pas du plastique, c’est tout simplement impossible en supermarché. La seule solution, c’est d’aller chez un fromager et de payer six fois plus cher. Une fois de plus, on se rend compte qu’adopter un comportement écoresponsable, cela a un coût.”
– Les pailles. “À deux reprises, j’ai commandé des cocktails en précisant bien que je ne voulais pas de paille. On m’a finalement ramené une paille à chaque fois. Le serveur m’a dit : “Ah, OK, pas de souci”, et les a systématiquement jetées à la poubelle alors qu’elles n’avaient pas servies.”
Le bilan ?
“J’ai été agréablement surpris de voir que, désormais, dans les supermarchés, il est possible d’acheter des produits simples en vrac (riz, pâtes, céréales…), même si parfois les tubes de libre-service comprennent eux-mêmes de grands sachets plastiques, regrette-t-il. Mais ce que je retiens surtout, c’est que s’il est compliqué de changer ses habitudes à 100 %, il est possible de faire beaucoup plus, sans que cela demande spécialement beaucoup d’efforts.”