Le “meilleur plat italien de l’année” est… un cône de pizza à l’ananas

Publié le par Robin Panfili,

(© Luciano Furia/KONTROLAB /LightRocket/Getty Images)

C'est l'un des magazines culinaires de référence en Italie qui a tranché... et les arguments se tiennent.

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Alors qu’on pensait le sujet de la pizza à l’ananas clôt pour de bon, Identità Golose, magazine gastronomique italien de référence à l’origine d’un forum culinaire mondialement réputé, vient de chambouler tout ce fragile équilibre. Le 25 mars, le comité et jury a choisi de sacrer comme “plat de l’année 2019” un cône de pâte à pizza frite au jambon de Parme, au Grana Padano, à la poudre de réglisse et… à l’ananas, rapporte le magazine Food & Sens.

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À l’origine de cette création (ou abomination, à vous de trancher), on retrouve pourtant le Napolitain Franco Pepe, l’un des pizzaïolos les plus respectés du pays et du monde entier – qui avait déjà remporté ce même prix en 2017 avec sa “Magherita sbagliata”, une pizza margherita volontairement ratée.

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“J’étais à Hong Kong lorsqu’un journaliste m’a demandé si je pouvais imaginer une pizza à l’ananas. J’étais scandalisé. J’étais certain que si je proposais une pizza à l’ananas à mes clients, ils me traiteraient de fou et la refuseraient”, a-t-il expliqué sur scène.

Saveurs vs. traditions

(© Luciano Furia/KONTROLAB /LightRocket/Getty Images)

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L’idée de revisiter cette version américanisée de la pizza lui a toutefois longtemps trotté dans la tête. Alors, il s’y est essayé à son retour en Italie. “J’ai eu l’idée de cacher le fruit dans un cône de pâte à pizza frite, entre de fines tranches de jambon. J’ai décidé de proposer le plat en ne donnant aucune explication à mes convives, dit-il. Et la dégustation a provoqué une agréable surprise.” De cette expérience audacieuse est née l'”AnaNascosta”, un jeu de mots pour “ananas caché”.

Comment donc l’un des magazines culinaires italiens les plus sérieux et respectés du pays a-t-il pu récompenser une telle provocation gastronomique ? C’est assez simple… et finalement assez rationnel. Au-delà des saveurs et de la parfaite exécution de la recette, le jury a voulu avant toute chose récompenser la philosophie et la démarche du chef napolitain qui, avec ce plat polémique, a su démontrer que “la seule chose qui compte dans la gastronomie, c’est le mariage des saveurs, sans préjugés ni diabolisation”, écrit la journaliste Lorena Lombardi. Un choix discutable, certes, mais qui a le mérite d’être argumenté.