Si vous trouviez déjà que votre paquet de chips contenait plus d’air que de patates, cette nouvelle va vous attrister encore davantage. On vous parle bien entendu de la “skrinkflation”, un phénomène consistant à lutter contre l’inflation en… retirant encore des chips du paquet !
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Le géant de la chips, Frito-Lay (qui possède, entre autres, les marques Cheetos, Doritos, Lay’s) a récemment confirmé qu’il allait diminuer le nombre de chips par paquet, pour faire face à l’inflation, apprend-on sur The Week.“Nous avons retiré un tout petit peu du sac pour pouvoir vous offrir le même prix et vous permettre de continuer à apprécier vos chips”, a expliqué un représentant de la société.
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Cette solution pour “rétrécir l’inflation” existe depuis des décennies, mais désormais, elle touche des produits américains ultra-populaires comme les marques Doritos, les tubes de dentifrice Crest 3D, les raisins secs Sun-Maid, les biscuits Wheat Thins…
Lutter (discrètement) contre l’inflation
Ainsi, les paquets de chips seront moins fournis qu’avant, à raison de cinq chips de moins par sac. Un nombre qui paraît insignifiant mais qui, pour la marque, représente beaucoup. En 2014, le magazine Times nous expliquait que “réduire d’une demi-once un sac tout en laissant son prix inchangé correspond approximativement à une économie de 21 cents par sac”. Cela représentait donc pas moins de 50 millions de dollars économisés pour 200 millions de sacs de chips vendus.
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L’astuce n’est pas nouvelle. Ainsi, de plus en plus de produits sont reconditionnés, permettant aux fournisseurs de répercuter (discrètement) des prix d’approvisionnement plus élevés sur les consommateurs. À titre d’exemple, les nouveaux paquets de gâteaux Wheat Thins comptent 28 biscuits de moins que dans les anciens paquets !
Problème de fournisseurs
“Notre entreprise a été confrontée à des pressions sans précédent en raison de l’augmentation du coût des ingrédients, de l’emballage et du transport”, a déclaré Sheri Morgan, porte-parole de Frito-Lay. Et pour cause : le prix des intrants ne cesse d’augmenter. L’huile et les pommes de terre connaissent donc une forte hausse du prix à la consommation. Ainsi, les échanges commerciaux entre fournisseurs et magasins de grande distribution se tendent et peuvent parfois donner lieu à des litiges.
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“Lorsque les fournisseurs demandent des coûts plus élevés, nous faisons un examen détaillé pour nous assurer qu’ils sont appropriés”, a-t-elle déclaré dans un courriel. “Cela peut conduire à des conversations difficiles et, dans des cas extrêmes, les fournisseurs ne nous expédient pas de produits.” explique Catherine Thomas, porte-parole de Loblaw, à CBC. En effet, pour la grande distribution, l’enjeu est de s’assurer de maintenir des prix bas à la consommation pour empêcher aux fournisseurs (ici, Frito-Lay) d’utiliser l’inflation pour justifier une hausse de prix trop importante.
Par exemple, en février dernier, La Presse, journal canadien, a révélé que Frito-Lay Canada ne livrerait plus dans les magasins de grande distribution Loblaw car l’enseigne avait refusé d’augmenter les prix à la vente sur ses produits. Le fait de retirer l’approvisionnement de Loblaw représente un impact considérable sur les ventes à court terme de Frito-Lay.
Une relation conflictuelle autour du levier de prix entre les fournisseurs et distributeurs, qui est loin d’être limitée au seul marché de la chips…
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