Avant d’être commercialisés et d’arriver dans nos assiettes, nos tomates et carottes étaient des semences, communément appelées graines. Jusqu’alors, les semences utilisées, dites “de ferme”, venaient de grandes multinationales comme Monsanto et DuPont et Dow, et devaient faire partie des espèces figurant dans le catalogue officiel des semences autorisées, géré par le Gnis, selon un décret paru en 1981 au Journal officiel. Une loi votée à l’époque dans un souci de santé publique.
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Jeudi 26 avril 2018, les eurodéputés ont voté de nouvelles mesures pour soutenir l’agriculture biologique. L’application de la législation qui autorise les agriculteurs bio à vendre leurs propres semences, appelées semences paysannes, se fera à partir de janvier 2021.
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Une graine qui a un prix
En plus de standardiser la production, les semences ont un coût. En effet, pour inscrire une nouvelle semence au catalogue, les producteurs ont l’obligation de s’acquitter d’un droit qui oscille entre 6 000 et 15 000 euros, des sommes conséquentes pour les petits exploitants. C’est pourquoi les multinationales possèdent la quasi-totalité des droits sur les semences.
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Afin d’être homologuée, une semence doit également répondre à un certain nombre de critères et passer des tests : les tests DHS, vérifiant qu’elle répond “aux normes de Distinction, d’homogénéité et de stabilité” et les tests de valeur agronomique et technologique, qui doivent démontrer que la semence apporte une “amélioration par rapport aux variétés existantes lorsqu’il s’agit de plantes de grandes cultures”.
Cette nouvelle mesure permet ainsi aux agriculteurs bio de prélever leurs propres semences, issues de variétés de plantes cultivées par les paysans avant le début de l’industrialisation, à partir de leurs récoltes afin de les commercialiser, en dehors du cahier des semenciers.
Selon la FAO, seulement 5 céréales (riz, blé, maïs, mil et sorgho) sont cultivées et fournissent 60 % de l’apport énergétique de la population mondiale. Cette décision de l’Union européenne va permettre de diversifier l’agriculture en améliorant la biodiversité et d’aider les agriculteurs bio à développer leurs propres produits.
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