Une entreprise finlandaise aurait trouvé un moyen pour réduire le coût de production et l’impact environnemental de la viande. La solution ? Incorporer les os dans le poulet haché. On vous explique.
Publicité
Aujourd’hui, malgré une prise de conscience progressive de l’impact écologique lié à l’élevage intensif, la demande de poulet bon marché continue d’augmenter. Le poulet représenterait aujourd’hui 36 % de la viande totale consommée. La production de volaille devrait d’ailleurs augmenter de 17 % au cours de la prochaine décennie selon l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture.
Publicité
Il y aurait environ 23 milliards de poulets vivants sur Terre et leur masse combinée dépasserait celle de tous les autres oiseaux de la planète. En 2018, un groupe de chercheurs va même considérer que le poulet est un indicateur de l’époque anthropocène, au même titre que le plastique, le béton, et autres signes extérieurs de l’existence humaine.
Partant de ce constat, la start-up SuperGround, située à Kotka en Finlande, conclut que les os de poulet représenteraient un manque à gagner considérable pour l’industrie agroalimentaire. Ils vont étudier comment traiter les os pour qu’ils puissent être incorporés dans des produits transformés à base de poulet haché (comme les nuggets ou les boulettes de viande) avec pour objectif de réduire l’empreinte environnementale de chaque kilo de viande et d’en faire baisser le coût.
Publicité
Rien ne se perd, tout se transforme
Tuomas Koskinen, cofondateur de SuperGround, décrit les méthodes de sa start-up qui, disons-le, ne sont pas très appétissantes.
Des protéines végétales sont mélangées aux os de poulet avec un peu de chair. Ce mélange va ensuite être soumis à un choc thermique. Une fois passé dans une extrudeuse, le mélange os-légumes-viande va être incorporé au reste de la chair. Bien sûr, la présence des os est indétectable, selon Koskinen : “Notre processus ramollit et broie les os, et ainsi, le calcium qui pénètre dans le produit final est principalement dissous et ne contient aucune particule dure”.
Publicité
Bien que, dans les faits, cette recette puisse en dégoûter plus d’un, le cofondateur de SuperGround se réjouit de pouvoir duper sa clientèle. En effet, bien que les produits devront obligatoirement indiquer la composition exacte de la viande, cela ne devrait pas effrayer les consommateurs pour autant : “Je pense que les consommateurs ne prêtent déjà pas suffisamment attention à la liste des ingrédients des aliments qu’ils mangent” explique-t-il.
Le fondateur est convaincu que ses produits atteindront les consommateurs dès 2023 : “L’intérêt au sein de l’industrie de la viande a dépassé toutes nos attentes”. Surtout, Koskinen se dit que cette solution pourrait séduire plus d’un producteur qui, avec la même quantité de viande, pourra produire toujours plus de boulettes.
Dans l’Union Européenne, si les os de poulets sont encore principalement utilisés dans l’alimentation du bétail, ils semblent peu à peu conquérir le marché de l’alimentation humaine et ça nous fait un peu flipper… Bref, vérifiez toujours bien l’emballage de vos nuggets, ou encore mieux, consommez éthique et privilégiez la viande bio, locale, et sans os.
Publicité