En 1918, celui qui n’était alors qu’un petit caporal a compris que l’Allemagne avait perdu la Première guerre mondiale parce que l’ennemi avait étranglé toutes les voies de ravitaillement allemandes. Bien décidé à ne pas reproduire les mêmes erreurs que ses prédécesseurs, le Führer des années 1930 en a tiré les conclusions qui s’imposaient : seules l’autarcie alimentaire et l’autosuffisance militaire permettront la victoire. Aussi lui faut-il de la baleine. Car, qui dit “baleine” dit aussi “margarine et explosifs”.
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La margarine, nerf de la guerre
En 1930, les Allemands consomment près de huit kilos de margarine par personne et par an, rapporte Atlas Obscura. C’est également à cette époque-là que l’on découvre que la graisse de baleine, qu’on utilisait surtout comme combustible d’éclairage, est idéale et bien moins coûteuse que d’autres graisses animales pour la fabriquer.
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Aussi cruciale pour les cuisines que pour les champs de bataille – son huile est un excellent lubrifiant pour les machines de guerre et s’avère parfaite dans la fabrication de la nitroglycérine des explosifs –, la graisse de baleine devient un produit de première nécessité, voire de défense nationale. En 1938, la Grande-Bretagne et l’Allemagne achètent alors jusqu’à 83 % de la production mondiale.
Mauvais timing
Or la majorité de cette huile de baleine provient de la pêche norvégienne, le long d’une côte antarctique aujourd’hui appelée Queen Maud Land et jusqu’alors non revendiquée. Et c’est justement cette terre qu’Adolf Hitler veut s’approprier.
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À la veille de la Seconde guerre mondiale, il envoie alors Hermann Göring en expédition secrète pour s’en emparer et la rebaptiser “Nouvelle Souabe”. Mais, en janvier 1939, les plans d’Hitler s’écroulent. Pile au moment où la flotte allemande s’approche des côtes, la Norvège revendiquera officiellement le territoire, s’accaparant de la sorte les terres, mais aussi les ressources naturelles et les baleines qui y vivent.