Si la dernière saison d’Emily in Paris a commencé avec un drôle d’épisode sur le McBaguette, et plus généralement l’offre de McDonald’s en France qui diffère de celle des États-Unis, la série a progressivement glissé vers un tout autre terrain, toujours gastronomique. Tout le long de la saison, la série nous fait suivre les aventures de Gabriel, le chef français, qui vient tout juste de renommer et remodeler le restaurant pour lequel il travaille : L’Esprit de Gigi – du nom de sa grand-mère normande.
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Pour coller au mieux à la réalité, un chef et ancien candidat de Top Chef a même été débauché afin d’apporter sa vision et son expertise : Thibaut Spiwack, à la tête du restaurant Anona, bien réel celui-ci. Au fil des épisodes, l’intrigue nous amène également à observer la transformation du restaurant de Gabriel de la bistronomie… à la gastronomie, ouvrant toute une réflexion sur l’essence et l’âme d’un restaurant étoilé.
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En effet, lors d’un déplacement dans le Luberon, dans le sud de la France, Emily et Gabriel sont amenés à dîner ensemble dans un restaurant étoilé de la région, mené par un chef français que Gabriel admire. Au cours du repas, les deux personnages entament une discussion autour de l’étoile Michelin et son symbole.
“Dans un restaurant étoilé, la nourriture doit être excellente tous les jours. Je dois être irréprochable. Ma personnalité doit se ressentir dans mes plats et je dois espérer que tout se déroule parfaitement le jour de la visite d’un inspecteur anonyme. Et si j’obtiens cette étoile, je devrais maintenir cette qualité afin de la conserver”, dit-il. “C’est beaucoup de pression, mais ça vaut le coup. C’est mon rêve.”
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Sur ce point, Gabriel a tout juste. Mais qu’en est-il du rôle de l’inspectrice du guide Michelin qui intervient à la fin de la saison ? Il est plutôt fidèle à la réalité. Dans la série, Emily souhaite aider Gabriel en incitant un inspecteur du guide à venir dîner dans son restaurant. Si sa patronne lui assure qu’elle ne peut rien faire pour, ces derniers étant inconnus et anonymes, c’est son collègue Luc qui va lui sauver la mise.
À une époque pas si lointaine, ce dernier a vécu une histoire d’abord avec une certaine Marianne – dont l’histoire s’est terminée après que Luc, pour une énième fois, n’arrive pas à tenir sa langue quant au métier secret de sa dulcinée. Pour l’amener au restaurant de Gabriel, son stratagème est simple : lui avouer ensuite le motif de cette invitation impromptue, l’inviter à dîner et lui trouver une “couverture” afin de ne pas être identifiée comme inspectrice.
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L’épisode n’en dit pas plus sur le dénouement de cet arc narratif et sur l’obtention d’une potentielle étoile au guide Michelin – bien qu’elle reconnaisse qu’il a le niveau pour en décrocher une –, mais il parvient à décrire de manière assez fidèle la réalité du système alambiqué et traditionnel du Guide rouge. Car les inspecteurs et inspectrices du guide Michelin sont bel et bien anonymes, sont tout aussi discrets, et ne délivrent pas a priori un avis catégorique et définitif après seulement un passage dans un restaurant.
“Les femmes et les hommes qui composent les équipes d’inspection sont de vrais explorateurs, qui ont la passion de la gastronomie chevillée au corps. Parcourant le monde à la recherche de la bonne adresse à conseiller aux gourmets, ils évoluent au sein des 39 destinations internationales couvertes par le Guide”, explique le Michelin. “Restaurants de palace, cantines urbaines, auberges, stands de street food, grandes tables ou petits bistrots, un inspecteur du guide Michelin effectue plus de 250 repas anonymes par an – appelés des essais de table – qu’il documente précisément dans ses rapports.”
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“L’inspecteur se comporte comme n’importe quel client classique, afin de s’assurer que les lecteurs vivront par la suite la même expérience que lui.”
Si l’on s’imagine souvent un inspecteur du Michelin en veste longue, carnet à la main et regard noir, il n’en est rien. “Loin de l’image du détective sévère et austère, griffonnant sur un carnet son appréciation du plat qu’il vient de déguster, l’inspecteur, salarié du groupe Michelin, se comporte comme n’importe quel client afin de s’assurer que les lecteurs vivront par la suite la même expérience que lui. Son anonymat et son indépendance sont donc ses armes les plus utiles. Ainsi, il réserve – toujours sous un de ses noms d’emprunt -, commande, déjeune ou dîne et paye l’intégralité de ses additions comme tout un chacun.”