Il s’agit d’une découverte importante et inédite pour le patrimoine gastronomique breton. Dans les fosses de l’ancienne abbaye de Landévennec, un monument historique du Finistère faisant l’objet de recherches scientifiques depuis près de cinq ans et désormais d’une exposition sur l’histoire de la crêpe et des galettes dans la région, une galettière (ou bilig) ancienne a été découverte.
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Des traces de beurre… ou presque
Une trouvaille rare qui permet ainsi de mieux comprendre les usages et les coutumes liées à cette spécialité traditionnelle dans la région. Et si elle n’est exposée qu’aujourd’hui, c’est pourtant il y a une dizaine d’années que ce vestige en argile, de la forme et de la taille d’une pizza, a été dénichée dans les collections du musée de l’abbaye construite au Ve siècle, précise Ouest-France.
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Provenant d’une ancienne campagne de fouilles archéologiques, la galettière a été découverte dans l’une des fosses qui servait de “poubelle” aux moines aux XIIIe et XIVe siècles. Pour avoir le cœur net quant à la nature véritable de cet objet, les chercheurs ont d’abord étudié sa forme, puis sa composition. Les fragments permettent ainsi de confirmer l’hypothèse que cette céramique circulaire était disposée sur du feu, et l’argile utilisée semble venir du Cap-Sizun voisin.
Casser les mythes
En 2015, un analyste est sollicité pour explorer les particularités physico-chimiques du fragment. Les résultats permettent de découvrir à la surface du plat des traces de produits laitiers, “dont un marqueur qui ne peut que provenir du beurre”, appuie Ouest-France. La galettière ancienne aurait également été exposée à de nombreuses reprises à des chaleurs importantes. Là aussi, ces théories ont été vérifiées dans la “vraie vie”.
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Après avoir reconstitué plusieurs galettières, les historiens ont “testé plusieurs graissages, plusieurs températures de chauffage, plusieurs pâtes”, explique au journal Guénolé Ridoux, un employé du musée en charge du commissariat de l’exposition. “Grâce à l’archéologie, on peut aujourd’hui développer une temporalité et une histoire différentes de la crêpe bretonne, estime Bernard Hulin, directeur du musée de l’ancienne abbaye. Elle n’est plus seulement cette nourriture de sauvages que l’on prétendait au XIXe siècle, jusqu’au développement du tourisme, ni celle de nos crêperies modernes.”