C’est ce que met en évidence une étude menée par la National Oceanic and Atmospheric Administration, une agence américaine de surveillance et de contrôle des océans et de l’atmosphère. Les cacaotiers ne peuvent pousser que dans une zone géographique très restreinte : 10 degrés au sud et au nord de la ligne de l’équateur. Ils ont en effet besoin d’un climat très spécifique pour se développer : une température stable, une forte humidité, des pluies abondantes, un sol riche en azote ainsi qu’une protection au vent. Soit un climat de forêt tropicale. Les trois principaux pays producteurs de chocolat sont l’Indonésie, la Côte d’Ivoire et le Ghana. Ces derniers répondent à eux deux à plus de la moitié de la demande mondiale.
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La température devrait augmenter de 2,1 °C en quatre décennies
Cependant, le rapport de Intergovernmental Panel on Climate Change (IPCC), qui étudie les évolutions climatiques, indique que, si le réchauffement se maintient ainsi, une hausse de la température de 2,1 °C serait à prévoir d’ici 2050 dans les pays producteurs de cacao. Et cette augmentation pourrait faire mourir les cacaotiers, ce qui entraînerait donc la disparition du chocolat.
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Le problème, ce n’est pas tellement la hausse de la température en elle-même, mais ses conséquences. Cette augmentation va accentuer l’évaporation de l’eau dans les zones tropicales, sans incidence sur les précipitations d’eau. La chaleur va ainsi réduire l’eau dans le sol, et donc dans les plantes, qui en ont impérativement besoin pour se développer et donner des fèves. En l’absence de précipitations accrues, un fort risque de sécheresse est à prévoir, ce qui pourrait entraîner la mort des arbres. Et qui dit plus de cacaoyers, dit plus de fèves, et donc plus de chocolat.
Choisir entre les espaces protégés et le chocolat
Au Ghana, pour continuer à produire des fèves de cacao, il serait possible de replanter des arbres sur des terrains vallonnés, qui serait moins touchés par le réchauffement climatique. Cependant, ces zones sont protégées de toutes cultures. Le pays doit donc choisir entre la préservation de ses cultures de cacao, ou continuer à préserver ses habitats naturels. Détruire des espaces protégés pour y planter des cacaoyers pourrait être dramatique pour la faune et la flore qu’ils abritent. Cependant, la culture du cacao est vitale à l’économie de ces pays qui ont besoin cette manne financière pour prospérer et survivre. Il leur reste une trentaine d’années pour décider mais surtout pour trouver d’autres solutions pour préserver cette culture.
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