À première vue, on pourrait croire à un synopsis d’un mauvais roman d’espionnage. L’histoire, rapportée par The Guardian, remonte à 2006 et prête à sourire tant la rivalité entre les deux géants du marché du cola est célèbre. L’opération était audacieuse, mais réalisée par un trio d’amateurs : Joya Williams, secrétaire au siège social de Coca-Cola, et ses complices, Ibrahim Dimson et Edmund Duhaney, deux repris de justice. Le butin du braquage : des documents confidentiels de chez Coca-Cola et une fiole d’un ingrédient secret qui n’avait pas encore vu le jour, le trio voulait vendre le tout au concurrent Pepsi pour 1,5 million de dollars.
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En 2005, Joya Williams fait la connaissance d’Edmund et Ibrahim. En mai 2006, le trio rédige une lettre signée “Dirk” à l’attention de Pepsi demandant un acompte de 10 000 dollars pour quelques documents confidentiels et le fameux ingrédient secret. Pepsi verse aux truands la somme demandée et un certain Jerry prend alors contact avec l’intermédiaire du groupe, Ibrahim Dimson.
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FBI et coup monté
Les deux hommes conviennent de se retrouver à l’aéroport Hartsfield-Jackson d’Atlanta pour réaliser un échange. Dimson remet les documents et la fiole à Jerry qui lui remet 30 000 dollars – 45 000 dollars seront versés après analyse du produit de la fiole. Mais voilà, Jerry n’est pas réellement un employé de Pepsi, c’est un agent sous couverture du FBI. Après avoir reçu la lettre des voleurs, Pepsi a avisé Coca-Cola de fuites chez eux, et Coca-Cola a alors fait appel au FBI qui a conduit une enquête. Des écoutes téléphoniques ont conclu que Joya Williams était la taupe.
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Une nouvelle fois, Jerry approche les voleurs et leur propose 1,5 million de dollars contre les documents confidentiels restants. Les trois acolytes tombent dans le panneau et se font arrêter quelques heures après avoir ouvert un nouveau compte bancaire au nom de Duhaney, pour vol et vente illégale de secrets commerciaux. Duhaney et Dimson sont condamnés respectivement à deux et cinq ans de prison, Joya Williams s’est vu condamnée à huit ans de prison après avoir nié toute complicité dans cette affaire.
Pepsi aurait pu avoir là une opportunité de prendre le pas sur son rival de toujours, mais comme l’a indiqué le procureur fédéral de l’époque, la manœuvre lui aurait été contre-productive. “Ils l’ont fait parce que les secrets commerciaux sont importants pour tout le monde dans le monde des affaires. Ils se rendent compte que si leurs secrets commerciaux sont violés, ils en souffrent tous, le marché comme le monde des affaires”, déclarait alors David Nahmias, procureur fédéral. On pensait leur lutte fratricide, mais cette histoire aura au moins démontré que même dans la guerre du cola, tous les coups ne sont pas permis.