Aux Etats-Unis, les sachets de nouilles ont remplacé les cigarettes comme monnaie d’échange en prison. Et ce n’est pas bon signe pour la qualité de la nourriture.
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“D’une façon ou d’une autre, tout tourne autour de l’argent en prison. La soupe c’est de l’argent ici. C’est triste mais vrai”, explique un détenu américain. Il a été interviewé par Michael Gibson-Light, auteur d’une étude sur l’importance des ramen en prison. Pour le candidat au doctorat, les sachets de nouilles instantanées ont surpassé les cigarettes comme monnaie d’échange, comme l’explique le Guardian.
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Les ramen aux Etats-Unis sont un véritable phénomène, et pas que que chez les étudiants fauchés et les prisonniers. Kylie Jenner a par exemple expliqué sa recette de ramen sur Snapchat. Des jeunes rappeurs ont dédié une chanson aux nouilles. En prison, c’est plutôt une question de nécessité. Face à la médiocre qualité de la nourriture servie aux détenus américains, ils se rabattent sur ces paquets vendus dans la boutique.
De Orange Is The New Black à la réalité
Dans Orange Is The New Black, on voit bien les détenues de Litchfield s’échanger des paquets, le poulet épicé étant le plus populaire. Un épisode de la saison 3 est même intitulé “Ramen Money”. Piper Chapman, l’héroïne se sort d’une embrouille en payant avec des sachets d’assaisonnements de nouilles. La fiction est très proche de la réalité.
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Michael Gibson-Light a interviewé 60 détenus d’une prison d’Etat américaine pendant un an. Il a aussi analysé d’autres enquêtes à l’échelle nationale, pour arriver à la conclusion que les ramen sont devenues plus populaires que le tabac et servent à échanger. Ainsi, 2 paquets vous achèteront 5 cigarettes ou un sweatshirt ou encore quelques légumes frais volés dans la cuisine. Et cela peut même mener à des fins tragiques. Un détenu raconte : “j’ai vu des bagarres pour des ramen. Des gens se font tuer pour de la soupe”.
Les prisonniers ne mangent pas assez
Un ancien prisonnier, Gustavo Alvarez, a même écrit un livre entier dédié aux ramen en prison. Il y raconte qu’en 2009, un groupe d’hispaniques et d’Afro-américains s’affrontait mais que les tensions ont été calmées en cuisinant ensemble les fameuses nouilles. Dans son livre, on retrouve aussi des recettes comme les Ramen tamales, version incarcérée du plat sud-américain de papillotes à base de farine de maïs.
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Cette nouvelle popularité des nouilles instantanées est due à une baisse catastrophique à la fois de la quantité et de la qualité de la nourriture servie dans les prisons américaines.
“Les ramen sont faciles à obtenir et ont beaucoup de calories. Beaucoup de prisonniers passent leurs journées à travailler et à faire de l’exercice et ils n’ont pas assez de nourriture pour faire tout ça”, explique Michael Gibson-Light.
En clair, les prisonniers ont faim et n’ont pas d’autre choix que ces sachets de pâtes déshydratées. Pour l’auteur de l’étude, c’est de la “frugalité punitive”. On les affame pour les punir et c’est dangereux.
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