Comment sont choisis les aliments qui intègrent le catalogue d’emojis

Publié le par Lenny Sorbé,

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Si jamais vous vous demandiez pourquoi il n’y a toujours pas d’icône dédiée à la raclette.

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À l’époque d’MSN ou des Skyblogs, les émoticônes permettaient tout juste d’exprimer une quantité restreinte de sentiments. Aujourd’hui, les dénommés “emojis” se comptent en milliers et l’on pourrait presque communiquer en utilisant exclusivement ces petits pictogrammes. L’importance qu’ils ont pris est telle que chaque nouvelle les concernant suscite souvent de vives réactions, qu’il s’agisse de l’ajout de nouveaux groupes ethniques ou de la modification avortée d’une simple pêche.

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Dans l’ombre, le Consortium Unicode fait la pluie et le beau temps sur nos conversations, et décide du sort des emojis. Sur les quelque 2000 icônes validées par l’organisation, 82 sont liés à l’alimentation. Tout a commencé en 2003 avec une tasse de café, pour s’étendre aujourd’hui à une large gamme de fruits et légumes, de cocktails, de spécialités asiatiques et de classiques de la street food. Le site NPR a enquêté auprès de ceux qui essayent tant bien que mal d’illustrer vos repas du quotidien.

Tous les aliments ne font pas de bons emojis

Car dessiner des emojis de bouffe est loin d’être une chose aisée. Si chacun espère voir un jour une illustration de son plat préféré, toutes les spécialités ne font pas nécessairement de bons emojis. Les designers doivent composer avec des contraintes liées à la taille de l’icône : l’espace y est réduit, ce qui laisse moins de place aux nuances et aux dégradés de couleurs. Un aliment doit donc être particulièrement identifiable pour éventuellement se glisser dans le fil des discussions sur nos smartphones.

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“On doit pouvoir distinguer l’emoji en tant qu’aliment. À titre d’exemple, les falafels n’auraient l’air que d’insignifiantes boulettes marrons. Beaucoup de spécialités indiennes comme le chaat ou le dosa sont tout aussi compliquées à réaliser. Il faut vraiment que ce soit suffisamment iconique pour envisager le processus”, explique Lee, un ancien journaliste du New York Times.

Ce dernier milite activement pour l’intégration du ravioli vapeur au catalogue d’Unicode : “Chaque culture, y compris le Japon, a sa propre version du dumpling, donc j’ai été assez étonné de voir qu’il n’avait toujours pas d’emoji dédié.” Il y a peu de temps encore, Lee reprochait à l’organisation un manque de diversité raciale du côté de ses décisionnaires. Il a donc déboursé 75 dollars (soit environ 71 euros) pour devenir membre du consortium, être informé de ses mouvements par mail et avoir un droit de regard sur les emojis qui sont ajoutés ou non.

Un récent rapport publié par la plateforme Emogi indiquait par ailleurs que 75 % des utilisateurs américains seraient intéressés à l’idée d’avoir plus de choix d’emojis. Ça tombe bien, une prochaine mise à jour prévue courant 2017 ajoutera entre autres les bretzels, les box de plats asiatiques à emporter et… les raviolis vapeurs.

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