Un pot d’Brouilly, un ramequin de harengs pommes à l’huile et une blanquette de veau : un vrai menu pour OSS 117, en plein cœur du mythique boulevard de Clichy. On ne vous apprend rien, le Bouillon Pigalle est devenu en l’espace de trois années une institution, un incontournable et un haut lieu de la bonne franquette parisienne.
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Un décor d’antan à la française, des banquettes rouges à perte de vue, 300 couverts sur deux étages, un rapport qualité-prix imbattable – l’œuf mayo “champion du monde” à 1,90 euro – et un service de haute volée, à la cravate noire sur chemise blanche. Pour l’ambiance, pas besoin de musique pour meubler, c’est le règne du brouhaha digne de vos plus beaux souvenirs de cantines scolaires. Alors, pour célébrer un anniversaire, vous imaginez…
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“Le plan parfait”
Le Bouillon à la sauce Pigalle, “c’est le plan parfait”, dit Luna qui y a récemment passé son anniversaire avec ses amis. “C’est pas cher, il y en a pour tous les goûts, les bouteilles de vin XXL sont pas trop chères [N.D.L.R. : le jéroboam de trois litres est à 38,80 euros], donc t’es ivre rapidement – et tu peux facilement faire une tablée de 20 personnes où tu peux crier fort, rigoler, bouger… À la bonne franquette, quoi”.
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Pour Cécilia, même constat. “C’est un restau qui met tout le monde d’accord : c’est bon et en plus, c’est festif ! C’est pour ça que j’ai choisi de faire mon anniversaire là-bas, comme beaucoup de monde d’ailleurs, dit-elle. En allant là-bas, tu sais que tu vas faire la queue, c’est sûr, mais tu sais que quelqu’un va y fêter son anniversaire. Tu signes un peu pour ça !”.
Une chorale pour son anniversaire
Et désormais, l’anniversaire “au Bouillon” semble être tellement entré dans les esprits que même des touristes de passage viennent se mêler aux fêtards parisiens d’un soir. Mélissa, jeune Montréalaise de passage à Paris, n’a pas été déçue du voyage, se retrouvant “coincée entre une bande de filles surexcitées et une table de dudes à cravates”. Ostie, maudits Français…
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Il faut dire que la mécanique est bien huilée, la chorégraphie rodée et les chants maîtrisés. L’équipe du Bouillon sait y faire en termes de célébration – et les clients en redemandent. “Nous éteignons les lumières et entamons les chansons au goutte-à-goutte, suivant le service, l’affluence et l’ambiance générale, confie un responsable du Bouillon Pigalle. Il arrive que par moments, ce soit de vrais flops et à d’autres moments, une ambiance avec un chant collégial qui tiendrait presque d’une chorale !“
“De nombreuses personnes viennent, avec ou sans réservation, parfois en semaine mais surtout le week-end. On a l’impression que c’est devenu une tradition, il est arrivé d’avoir célébré une cinquantaine d’anniversaires en une soirée ! On le fait toujours avec plaisir, certains clients sont surpris, d’autres fatigués, ou d’autres complètement fans de pouvoir chanter tous en chœur pour l’anniversaire d’un inconnu !”
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Vrais et faux anniversaires
Sarah, une habituée, a frôlé la crise d’épilepsie à son dernier bouillon. Le fautif ? L’interrupteur des luminaires, mis à rude épreuve. Ici, chaque chant d’anniversaire est accompagné d’une obscurité totale, et ainsi d’une salle plongée dans le noir. “De 20h à 23h30, il y a eu dix anniversaires. Ils éteignent systématiquement les lumières de l’étage et le serveur arrive à table avec ton gâteau et ta bougie. C’est un jeu, c’est bon enfant, mais on sent parfois que les gens abusent un peu pour plaisanter.”
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Certains, trop enjoués, se prennent parfois tellement au jeu qu’ils en viennent à simuler des faux anniversaires. “Il est vrai qu’après une certaine heure, certains clients en abusent un peu pour amuser la galerie… mais nous avons l’œil”, sourit le responsable. Alors, avis aux petits malins qui seraient nés plusieurs fois dans l’année, les serveurs ne sont pas dupes et sauront découvrir la supercherie.
Quant à l’épineuse question des bougies, pas d’inquiétude, ils ont tout prévu. “On peut les mettre sur tout : le dessert, l’œuf-mayo, les poireaux-vinaigrette… Même le Saint-Nectaire. Il n’y a pas de règle… sinon celle de pouvoir les souffler avant que votre voisin ne le fasse à votre place”.