Réchauffement climatique, dérèglement des saisons, incendies : ces changements ont une incidence sur l’agriculture et par conséquent sur l’alimentation. Si pour l’instant les rayons de nos supermarchés sont encore bien fournis, ceux du soleil pourraient tout faire changer.
Publicité
Le magazine américain Vox a pu obtenir une interview d’Amanda Little, une journaliste spécialisée dans l’environnement qui vient de sortir un livre intitulé The Fate of Food (le sort de la nourriture), et qui se présente comme une enquête sur le futur de notre alimentation en lien avec les mutations climatiques. On vous explique ce qu’on en a retenu.
Publicité
Des dégâts déjà bien visibles
Dans son livre, Amanda Little évoque un monde plus peuplé, plus chaud et plus intelligent dans lequel il faudra “réinventer l’ensemble de notre système alimentaire mondial pour nous adapter au changement climatique”. Mais elle explique également que les effets du réchauffement sont d’ores et déjà “quelque chose que nous pouvons goûter”.
Publicité
En effet, lors de ses investigations dans douze pays différents, la journaliste a pu observer des éléments concrets qui influent déjà sur le quotidien des cultivateurs. Les producteurs de soja et de maïs du Midwest ont du mal à semer à cause des tempêtes, et certains champs d’olives italiens ou certaines parcelles de vignes françaises ont déjà été détruits pas des intempéries. On peut également ajouter que des aliments comme les raisins qui servent à faire le vin peuvent désormais pousser dans des pays nordiques.
Quelles conséquences ?
À plus long terme, la journaliste parle de la potentielle disparition de certains ingrédients qui ont besoin d’un environnement bien spécifique pour s’épanouir : c’est le cas du café, du cacao, des olives, des fruits rouges, des agrumes ou encore du raisin, ou de ceux qui demandent beaucoup d’eau comme les amandes ou les avocats. Des aliments qui sont tous aujourd’hui fortement consommés et appréciés.
Publicité
Plus inquiétant encore, l’IPCC, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, estime que dans 30 ans, la plupart des terres arables utilisées actuellement pour l’agriculture ne seront plus cultivables.
Des perspectives multiples
Face à cette perspective inquiétante, Amanda Little observe une incohérence entre deux modèles de pensée. D’une part, elle évoque ceux qui pensent que la technologie est la seule solution et d’autre part ceux qui s’en méfient et qui veulent revenir à une agriculture préindustrielle. Pour elle, il ne faut pas les opposer mais bien les rassembler, car la solution se trouve entre les deux.
Publicité
“L’ignorance et l’ingéniosité humaines nous ont mis dans ce pétrin, et l’ingéniosité combinée à un bon jugement peut nous en sortir. […] Nous avons besoin d’une “troisième voie” qui emprunte à la sagesse de la production alimentaire traditionnelle et à nos technologies les plus avancées.”
Qu’allons-nous manger ?
Son analyse se veut plutôt optimisme, et dans sa conclusion, elle prédit qu’on continuera à manger à peu près les mêmes choses mais qu’elles ne pourront par contre pas continuer à être produites de la même façon.
Publicité
La viande trop polluante deviendra alors de la “Clean Meat” cultivée en laboratoire, l’agriculture verticale hors-sol nous donnera des légumes et la robotique pourra quant à elle permettre de réduire la taille des champs, de limiter l’utilisation de pesticides grâce à des traitements individualisés “plante par plante” et de varier les cultures sur un même espace, sur le modèle de la permaculture.