Au milieu du XIVe siècle, en 1347, la peste fait rage en Europe et tue la moitié de sa population. À Florence, ville italienne très touchée, les habitants voient la mort approcher et décimer la population. Certains se confinent d’eux-mêmes, évitent les sorties et se privent de bons vins, ou n’en boivent qu’en très faible quantité. Certains habitants bannissent également les repas copieux.
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“Le fléau le plus terrible que Dieu nous a infligé”
Consommer en excès à l’époque, en pleine période de peste, était mal vu. Les habitants pensaient que la gourmandise favorisait la maladie et qu’éviter les excès les protégerait. D’autres Florentins ont fait un choix différent. Comme ils ne présageaient que la mort comme issue, ils décidèrent d’en profiter. Certains sombrèrent dans l’alcool et d’autres préférèrent… faire la tournée des débits de boissons de l’époque.
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D’autres, quasi certains de mourir, n’hésitaient pas à se jeter parmi les malades pour une coupe de bière, décrit l’écrivain de l’époque Boccaccio. Ils pensaient que “boire librement, […] se satisfaire l’appétit, était le remède souverain pour un si grand mal”, explique-t-il. Dans Le Décaméron, un recueil de 100 nouvelles écrites en Florentin qui a eu un succès retentissant à l’époque, l’auteur décrit les ravages de la peste.
Il constate un phénomène bien présent aujourd’hui : profiter ou non de la réouverture des cafés et restaurants. Un confinement n’a cependant jamais été officiellement prononcé à l’époque. Les citoyens désespérés s’entassaient dans les tavernes,“buvant avec un mépris total de la règle ou de la mesure”, note Boccaccio.
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La politique de la porte ouverte
Les gens se sont mis à inviter les passants chez eux pour prendre un verre. “Les propriétaires, voyant la mort imminente, étaient devenus aussi insouciants à l’égard de leurs biens que de leur vie”, explique l’écrivain. Comme aujourd’hui, la pneumonie de l’époque se transmettait par les gouttelettes de la toux ou des éternuements et les gestes barrière n’étaient pas vraiment un réflexe au quotidien.
Boccaccio, lui, a fait le choix de beaucoup de Français pendant le confinement : s’enfuir à la campagne.
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