Une indication géographique (IG) “couteau Laguiole” a été décernée vendredi par l’Institut national de la propriété intellectuelle (INPI) au célèbre couteau orné d’une abeille, après des décennies de bataille à couteaux tirés entre couteliers du Massif central, et contre les fabricants de contrefaçon.
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Une indication géographique artisanale ou industrielle (IG) est un signe officiel de qualité et d’origine qui assure aux consommateurs l’authenticité des produits qu’ils achètent, permettant aux fabricants de valoriser leurs produits et de protéger leurs savoir-faire de la contrefaçon.
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Les couteaux Laguiole — pliants, sommeliers et de table — qui auront le droit de revendiquer le label devront avoir été fabriqués dans une commune parmi une liste de 94 sur six départements : l’Aveyron, où est située la petite ville de Laguiole donnant son nom au couteau, la Lozère, le Cantal, la Loire, l’Allier et le Puy-de-Dôme, où se trouve la ville coutelière de Thiers, qui avait repris depuis le XIXe siècle la fabrication de ces couteaux, indique l’INPI dans un communiqué.
Après le rejet en avril d’une demande équivalente émanant des seuls fabricants de couteaux de l’Aubrac et du nord-Aveyron, la demande déposée par les artisans de Thiers au nom d’un “savoir-faire implanté depuis plus de 150 ans dans le Massif central” a eu gain de cause.
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Apparu au milieu du XIXe siècle à Laguiole, ce couteau à la forme caractéristique disposait d’une zone de chalandise liée à l’activité d’élevage de la région, célèbre pour sa viande et son fromage. Mais sa fabrication dès le départ était assurée à Laguiole et dans le bassin thiernois.
Depuis les années 1980, la production locale de couteaux à Laguiole était repartie après avoir disparu depuis près d’un siècle, autour d’un groupe de jeunes couteliers qui entendaient garder pour eux le prestige du nom Laguiole, vendu dans le monde entier. Une bataille juridique opposait les deux lieux de production du Massif central depuis le début des années 1990.
Le dossier d’instruction de l’INPI est remonté jusqu’au Moyen Âge pour prouver le savoir-faire historique de Thiers, tracé depuis le XIVe siècle, et surtout les relations de sous-traitance établies entre Laguiole et Thiers depuis 1868.
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La bataille de clocher s’était doublée d’une gigantesque bataille juridique menée par les habitants de Laguiole contre un entrepreneur du Val-de-Marne qui avait déposé en 1993 la marque “Laguiole”, en faisant fabriquer sous licence des couteaux et d’autres objets (vêtements, meubles, jouets…) dans des pays à bas coût de main-d’œuvre. En septembre 2012, les habitants et artisans de Laguiole avaient même symboliquement débaptisé leur village pour dénoncer la “privatisation” de son nom par cet entrepreneur, Gilbert Szajner.
13 autres IG artisanales ou industrielles ont été homologuées par l’INPI depuis l’entrée en vigueur du dispositif en 2015 : le “siège de Liffol”, le “granit de Bretagne”, la “porcelaine de Limoges”, la “pierre de Bourgogne”, le “grenat de Perpignan”, le “tapis d’Aubusson”, la “tapisserie d’Aubusson”, la “charentaise de Charente-Périgord”, les “pierres marbrières de Rhône-Alpes”, “l’absolue Pays de Grasse”, le “linge basque”, la “pierre d’Arudy”, et les “poteries d’Alsace Soufflenheim/Betschdorf”.
Konbini avec AFP
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