Selon une étude américaine, les 13-15 ans rejetteraient plus la junk food quand ils pensent que c’est un acte contestataire.
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“Ça fait grandir”, “c’est bon pour la santé”, “ça fait du bien au corps”, “il faut manger 5 fruits et légumes par jour”. Toutes ses phrases ont été répétées aux ados pendant une bonne partie de leur vie. Et apparemment, ça ne sert pas à grand chose. Des chercheurs américains ont prouvé que le seul moyen pour donner envie à un ado de manger sainement, c’est de leur faire penser que les fruits et légumes sont synonymes de l’insoumission.
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L’idée est en fait de faire appel aux valeurs qui parlent aux ados, donc de les faire passer pour des rebelles qui défient l’industrie agro-alimentaire, plutôt que de leur donner des règles nutritionnelles ou de leur parler des avantages pour la santé. Ils choisiraient donc une nourriture saine plutôt que de la junk food pour se révolter, explique le Guardian.
S’ils pensent qu’ils se révoltent d’une certaine façon contre la junk food, qui est mauvaise pour eux et la planète, les ados seraient plus enclins à manger sainement
Pour prouver cette théorie, les scientifiques ont fait trois groupes d’écoliers entre 13 et 15 ans. Le premier a eu droit au discours classique sur les bénéfices à long terme d’une alimentation saine. Le deuxième s’est vu expliqué que la junk food était créée pour être addictive, qu’elle était mal étiquetée, qu’elle ne donnait pas assez d’information et qu’elle ciblait des gens en particulier : les jeunes enfants et les pauvres. Un troisième groupe n’a rien reçu.
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Le lendemain, on leur a proposé un goûter où ils pouvaient choisir des produits sur une liste. 43% des étudiants qui ont assisté au discours anti-malbouffe ont choisi des snacks gras et sucrés contre 54% pour ceux qui n’ont rien reçu. Et ils étaient nombreux à s’affirmer d’accord avec certaines déclarations comme “Quand je mange sainement, j’aide à améliorer l’état du monde”.
“Si la façon normale de voir le manger sain est de dire que c’est nul, alors vous n’avez pas envie d’être le genre de personne qui mange sain. Mais si on fait comme si manger sain était un acte rebelle, vous faites vos propres choix, vous vous battez contre l’injustice, alors ça pourrait être vu comme un statut important” explique David Yeager de l’Université du Texas, co-auteur de l’étude.
Les chercheurs affirment que les ados voyaient donc la nourriture saine comme un moyen de contrer l’injustice sociale, de se révolter contre une institution. Un peu comme avoir des mauvaises notes pour désobéir à l’école. En gros, les ados “fuck le système” et ça marche aussi pour celui de l’agro-alimentaire.
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