Il a été l’un des visages de la colère des chefs et restaurateurs face aux restrictions imposées aux bars, hôtels et restaurants durant la crise sanitaire, le chef Stéphane Jégo, à la tête de L’Ami Jean, vient de publier un texte poignant sur son compte Instagram à propos de la situation tragiquement inédite que nous traversons.
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“Bientôt huit mois. Et ces huit dernières semaines ont épuisé notre énergie, nos espoirs et toute vision. ‘Faudrait’. Faudrait rester positif, publier de belles photos. Sourire. Donner envie pour vendre. Stop. Nous sommes pris dans un rouleau compresseur. C’est un sprint pour espérer rouvrir ou rester ouverts. Nous nous agitons depuis le 13 mars. Pour les assurances, pour l’écosystème et pour survivre.
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Chacun essaie de se renouveler. Mais à quoi bon se renouveler puisque nous sommes sacrifiés. La situation est aussi simple que dramatique : sans suppression de charges, nous sommes morts. Les reports, les PGE… pour quoi faire ? Le chômage partiel pour les salariés, mais les patrons ? Les petits patrons ? Depuis huit mois, nous ne sommes pas payés.
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Une rencontre entre trois représentants de notre profession – bistrot, étoilé, syndicat – et le président – seul décisionnaire – est urgente. Nos plumes ne suffisent pas. Nous avons besoin de supprimer ces charges qui s’accumulent. Pour l’opinion publique, il n’y en a que pour les restaurants. Mais les décisions ne sont pas toutes suivies de décrets et restent pour la plupart des annonces. Les aides sont à rembourser.
La communication du gouvernement a fait de nous les nouveaux agriculteurs. ‘Gavés d’aides’, mais la réalité, ce sont les faillites et les suicides.”